Anxiété et amour : un mélange explosif?

anxiété

Comment expliquer l’anxiété à un partenaire amoureux?
Comment faire comprendre un concept aussi immatériel et pourtant aussi paralysant à quelqu’un?

L’anxiété fait partie intégrante des premières étapes des relations amoureuses.
Cette sensation ne fait peut-être pas l’unanimité. Mais on a du mal à passer outre malgré qu’on ait toujours l’impression de gâcher quelque chose avant même que ça ne commence.

L’anxiété en amour c’est quoi?

L’anxiété, c’est être excité à propos d’un rendez-vous galant, mais penser que l’autre va annuler à la dernière minute. C’est fixer son écran de téléphone dans l’attente que ça arrive.

C’est le film de chaque relation passée qui rejoue dans la tête en espérant que celle-ci ne se termine pas de la même manière.
Ces fins qui nous ont déjà mis à terre. Car on se demande ce qu’on a fait de mal et on devient la personne la plus critique envers soi-même même si tout le monde dit qu’on n’avait rien à se reprocher.

L’anxiété nous dit : non, ce n’est pas qu’on ne soit pas la bonne personne, mais on n’est pas assez bien.
Ce sont nos défauts le problème. C’est nous le problème.

L’anxiété, c’est chaque message texte. On se demande si on doit être la première à l’envoyer.
Et puis s’en suit l’agonie de l’attente d’une réponse en relisant ce qu’on vient d’envoyer. C’est aussi l’angoisse de savoir pourquoi aucune réponse n’est encore parvenue.

C’est le stress de savoir comment dire les choses parce qu’on tient à l’autre, mais qu’on ne veut pas en faire trop.

L’anxiété, c’est de croire des mensonges créés de toutes pièces dans la tête.

C’est se demander tout le temps : et s’il changeait d’avis me concernant? Se répéter ce scénario catastrophe pour être prête à réagir en cas d’éventuelle concrétisation.

C’est être paralysé par la peur que tout finisse alors que ça vient tout juste de commencer.

L’anxiété, c’est rester debout la nuit, à se retourner dans son lit, à se demander ce que ressent l’autre personne. C’est se questionner si c’est bien réel ou si ça se passe juste dans notre tête.

La crainte du futur

Alors on s’inquiète. On s’inquiète de son futur avec LUI. On pense à demain, à après-demain, à la semaine prochaine, au mois prochain.

Imaginez la frayeur d’être assez proche de quelqu’un pour qu’il voit ce côté de vous que personne n’a jamais encore creusé. Imaginez que vous lui expliquez qu’il devra faire avec, car cela fait partie intégrante de vous. Et vous ressentez cette peur au ventre de le perdre.

C’est pour cette raison qu’on a peur de trop dépendre de cette personne. Car l’anxiété te dit qu’elle mérite d’être avec quelqu’un de « normal ».

Et tous ces sentiments ne se basent sur aucune logique. Et on doit expliquer cela aux autres et on a juste besoin d’entendre qu’on se trompe, que ça n’a aucun fondement réel.

Il y a aussi cette angoisse qu’il nous quitte à la moindre petite connerie qu’on pourrait faire. Car même si on est une personne qui pardonne facilement, on se pardonne difficilement.
C’est être aussi insecure. C’en est douloureux mais c’est incontrôlable. Et ça fait naître ce besoin d’être constamment rassuré.
Mais on n’est pas insecure juste avec lui. On l’est aussi avec la famille et les amis. Car on ne veut pas les décevoir et on veut juste qu’ils nous aiment alors on en fait trop et des fois, ça se retourne contre nous.

C’est aussi ces voix dans la tête qu’on entend à répétition. Même quand il complimente, on a du mal à le croire. Et il ne comprend pas pourquoi on ne se voit pas de la manière qu’il nous voit.

Anxiété et reconnaissance

Pour toutes ces raisons, j’aimerais te dire ceci, toi qui seras dans ma vie : il y a quelque chose de viscéralement beau en apprenant à quelqu’un à se voir à travers le regard d’un amoureux.
J’aimerais te dire que je t’apprécierai encore plus et je serai reconnaissante, car tu auras pris le temps de me connaître et de m’accepter alors que j’ai du mal des fois à m’accepter moi-même.

Je ne te connais peut-être pas encore, mais je te remercie d’avance pour ta patience. Car je sais que je peux avoir des pensées angoissantes qui me pompent l’air de mes poumons, et que tu as été là pour me calmer et me rassurer.

J’aimerais aussi te dire de ne pas me dire : arrête de réfléchir, ou n’y pense pas trop. Car tu ne sais pas à quel point j’aimerais pouvoir le faire, mais c’est hors de mon contrôle. Je n’y peux malheureusement rien.

[Source de l’image: Pixabay par qimono]

9 Comments

  • Mélanie dit :

    Je te remercie pour ce magnifique texte, Sarah. Tu as mis les mots sur ce que je ressens trop souvent. J’en suis venue à détester les débuts de relation. Je préfère maintenant être seule que de revivre tous ses sentiments.

    • Sarah Bemri dit :

      Merci Mélanie d’avoir pris la peine d’écrire ce commentaire. Je suis contente que tu puisse te reconnaître dans ce texte 🙂
      Je ne crois pas qu’il faille détester les débuts, car ils ont quand même leur charme qu’on le veuille ou pas. Les papillons dans le ventre, l’excitation de voir l’autre, le jeu de la séduction…tout un tas de choses qui rendent les débuts intéressants. Il faut juste savoir à qui accorder sa confiance et faire confiance à son instinct.
      Si on ne risque rien, on n’a rien. Faut bien se mettre un peu en danger pour connaître la suite, qui sait une belle histoire d’amour 🙂

  • Stéphanie dit :

    Bon texte, beau texte. Tout comme le mec du texte, le futur, Il y a aussi le passé et le présent comme amoureux. Celui qui abusa de ton anixiete pour te faire sentir comme une merde et une folle. C’est facile te faire douter de toi quand tu fais de l’anxiété et sans être psy, je pense que pour un pervers narcissique, c’est la proie idéale. Bonne chance…

    • Sarah Bemri dit :

      Merci Stéphanie!
      Je n’avais pas fait le parallèle entre les amoureux et le temps.
      Mais oui, tu appuie là où ça fait mal…Les PN je connais 🙂
      C’est du passé maintenant. Je me suis reconstruite et je continue de le faire.

  • Elodie dit :

    Hello !
    Je tenais sincèrement à écrire in commentaire sur cet article (ce que je fais TRES tres rarement ) car j’ai été boulversé à sa lecture.
    Merci de partager une pensée et une réalité que je vis aussi. Je me retrouve à 210% dans ce texte.
    Tout est beau et puissant du début jusqu’à la fin.
    Tu mets des mots sur ce que je vis et cela m’allège enormement.
    Bravo !

    • Sarah Bemri dit :

      Merci Élodie pour ton commentaire. Je suis heureuse que tu puisses te reconnaître dans ce texte. C’est rassurant quelque part. Surtout quand on se met à nu de cette manière là.
      C’est aussi comme tu le dis allégeant, car on met sur papier ce qu’on ressent. Comme un exorcisme, on comprend mieux ce qui se passe et on peut du coup trouver des solutions.
      Merci encore et bonne chance 🙂

  • sebastien belair dit :

    Je vis et vivais la même chose et je suis un homme, il n’y a pas qu’au femme que ça arrive. De mon coté par contre, je suis généralement très en confiance avec les femmes ce qui attire bcp, mais lorsque je suis plus en couple, je peux parfois être anxieux si je sens que je m’attache. Je garde ça pour moi le plus possible, car lorsqu’une femme se rend compte de signe de ça, c’est le début de la fin pour moi. Je crois simplement ne pas avoir trouvé la bonne tout simplement. Je clique sur des femmes qui dégagent un coté «femme fatale», mais ça peut être tellement pas évident, ce type de femmes vient souvent avec une énorme indépendance que je gère mal à la longue et l’anxiété finit par se pointer le bout du nez. Je crois que ma dernière relation biaise un peu mon jugement, car c’était une femme que j’avais adoré et que j’ai repris 5 mois après une permièe rupture. Comme je l’avais déjà perdue une première fois, j’étais plus anxieux pour cette seconde chance. J’ai dû mettre fin à la relation, car mon anxiété me dictait que ce n’était plus une relation pour moi, c’était une relation à sens unique. Lorsque j’ai tenté une approche pour lui dire comment je me sentais par rapport à la relation qu’elle ne cessait de changer les modalités, j’ai eu droit à une scène, une fermeture complète, au jugement et aux reproches…j’ai été contraint de rompre, malgré mon amour pour elle, car je me sentais si mal d’être aussi mal compris…Pas facile d’être un homme et d’avoir de l’anxiété, surtout quand tu dégages une forte impression et une image d’un homme si solide…

  • S dit :

    Merci pour ce billet. Je viens de fréquenter un homme comme ça. J’ai la mi-quarantaine, ça aura été ma plus belle relation. Un homme plein de qualités qui a du mal à prendre les compliments. Doux, prévenant, si empathique et perspicace qu’on le ressent physiquement. Généreux, à qui on arrive mal à rendre la pareille. Il vantait ma patience pour des choses qui me semblaient bien naturelles. Il s’étonnait de mon peu d’exigences. Il me parlait, beaucoup, de tout, je réalisais que des choses le rendaient anxieux, je pouvais discerner dans ses gestes, son souffle, l’agitation intérieure. Je suis par nature plutôt apaisante… A deux reprises, quelque chose a suscité sa méfiance à mon endroit sans risque réel, une réaction blessante a suivi. J’ai gardé mon sang-froid et ça s’est vite surmonté la première fois. La seconde, sa réaction a été de mettre fin à la relation de façon abrupte et inattendue par message texte en réponse à une remarque sur une chose qui m’avait dérangée. Je ne sais pas s’il souhaitait vraiment rompre, tout jusque-là indiquait le contraire… Mais je suis certaine qu’il a regretté la façon dont ça s’est fait. Je lui ai laissé une note invitant à ce qu’on se reparle au moins, lui montrant que je ne lui en voulais pas… Je l’aime, je suis incapable de colère à son endroit, je suis convaincue d’être faite pour lui/pour la relation qui prenait forme. (De la même façon, je le vois comme “fait pour fréquenter quelqu’un comme moi”.) J’aurais voulu ne pas commettre la maladresse de ma remarque, je ne remettais en question ni mon sentiment ni rien, loin de là… Je ne sais pas s’il a lu ou bloqué mes réponses textes, j’y soulignais que je tenais à lui et n’avais jamais été si bien avec quelqu’un. Un jour il m’avait dit qu’il ne fallait pas le fréquenter trop longtemps car il “usait”… Il ne m’a jamais usée par sa présence. Son absence définitive soudaine, c’est ce qui me mine. Si je savais qu’il ne souhaitait pas vraiment rompre, j’irais à lui plutôt que d’attendre de voir s’il me répondra.

  • Pablo dit :

    Comme Sébastien, je suis un homme. Plutot beau garçon (m’a-t-on dit), grand, avenant et divorcé depuis quelques années, j’ai vécues quelques relations, mais je viens d’en débuter une ou pour la première fois, je vis tout ce que tu décris. Angoisses, insomnies, attente du texto, relecture des miens… Je ne suis jamais serein. Il est à noté que mes dernières relations, je les ai choisies car j’étais sûr que je leur plaisais, je ne prenais aucun risque. Mais malheureusement, elles ne m’apportaient pas ce dont j’avais besoin.
    Aujourd’hui, c’est différent. J’ai débuté une relation avec une femme qui me plait vraiment. Mais elle ne me montre que peu son intérêt pour moi, en tout cas pas comme les autres femmes que j’ai connu ces dernières années. Je suis complètement destabilisé et je me pose milles questions. On me dit qu’elle doit simplement prendre le temps de me connaitre avant de se lacher un peu plus… Toujours est-il que j’en suis malade… Je suis à deux doigts de tout envoyer balader alors qu’il se peut que je vive une belle relation avec elle… J’essaie d’être patient, mais c’est si dur…

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