Comment oublier son âme soeur?

Je ne sais pas comment t’oublier.

En fait j’ai une idée, bien sûr. Je dois me changer les idées et voir des amis. Faire du jogging. Faire des choses que j’aime comme aller à la pêche, me perdre dans un café au centre-ville ou jouer de la guitare en chantant tout croche. Surtout tout croche. Mais le problème, c’est que j’avais imaginé faire tout ça avec toi. Et ce n’est pas chose si facile de tout à coup, me dire que même si je t’attends au café et que j’aimerais vraiment très fort que tu vois le doré que j’ai pêché hier, t’es juste pas là.

Parce qu’avec toi mon état normal n’est pas vraiment normal. J’ai le quétaine dans le rire. Je deviens l’homme qui gesticule le plus au monde pour raconter une banalité de la veille. J’me mets à chanter d’une façon si atroce que tu reconnais même pas ta chanson préférée. Sans compter la fois où je t’ai montré ma grande fierté, par le miroir de la salle de bain, en sortant de la douche. Comme un ado beaucoup trop fier de son équipement. Tsé.

Parce que sans toi mon état normal n’est pas plus normal. Y manque de la vie à l’existence. J’ai même pas le goût de paraître épais. Et me raconter à moi-même une histoire trop exagérée; j’ai l’air un peu trop louche. Même si je sais que c’est impossible, quand je vois une auto comme la tienne, j’ai un cinq secondes à me dire que c’est peut-être toi. Depuis ce temps, j’me dis qu’une auto comme tu as, il y en a vraiment beaucoup trop. Faudrait penser à fabriquer un autre modèle.

J’ai maintenant peur d’ouvrir la radio. T’as envahi de souvenirs toutes les chansons du Billboard au grand complet. Je m’imagine t’entendre chanter. Entendre ton rire avec moi qui chante toujours aussi mal à côté. J’ai le goût de t’écrire des Post it et de les cacher pour te faire sourire quand tu les trouveras. Mais au final, c’est un peu cave de faire ça si j’suis pas chez-toi. Mes Post it sont vides chez-moi, sans toi. Vides comme moi.

Je ne sais pas comment t’oublier.

En fait, j’veux absolument pas t’oublier. Parce que ne plus penser à toi, ce serait aussi ne plus savoir à quel point je peux me sentir bien. Ce serait oublier à quel point je gesticule ma vie tout le temps quand j’suis heureux. Ce serait oublier le fil rouge reliant nos âmes.

T’oublier, ce serait faire disparaître le gars que je suis vraiment. Ce gars qui fait plein de choses pas trop normales. Parce que sans toi, y’a trop de vide à ma vie. Y’a trop de pas-là cherchant ton nom. Parce que sans toi, y manque de précieux dans mes yeux.

Parce que sans toi, y manque quelque chose impossible à décrire. Impossible à retrouver.

[Source de l’image :   City post-its: Wall par Sarah Joy]

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