Confessions de draps mêlés

On avait des amis en commun.

J’avais vu passer ta face dans mon News Feed ben trop souvent pour ne pas remarquer à quel point t’étais cute.

J’t’avais vu juste une fois avant. J’pense. Toi tu m’disais que non. Mais on ne s’est pas obstiné là-dessus longtemps.

La fois où je t’avais vu, justement, tu m’avais léché la main. Juste après m’avoir dit qu’apparemment, fallait qu’on se rencontre, nous deux. Que t’avais entendu parler de moi. Pas longtemps après, j’ai presque supplié tes amis de te ramener chez toi parce que tu t’endormais sur le bar. Ta 23ième fête a été dure. Ou vraiment, vraiment efficace.

J’te dis que t’as fait une bonne impression, en tout cas.

J’t’ai pas revu après ça. À part par ci par là sur des photos de show de DJ qui, honnêtement, m’intéressent autant que de nettoyer la litière de mon chat.

J’te mentirais si j’te disais que je pensais à toi. Tu prenais la même place dans ma tête que le film de conquérant d’Amérique du Sud que mon ex m’avait montré. Pour te donner une idée, j’m’étais endormie trois fois devant c’te niaiserie là.

Les aiguilles ont dû faire quarante mille tic-tac et moi j’ai au moins mâché vingt mille gommes avant de banalement demander à nos amis de tes nouvelles. À 4am au coin de Prince Arthur et Saint-Laurent. En lâchant un p’tit « ouais, il était cute lui ».

Pis soudainement, t’es apparu à Montréal le lendemain soir.

À 2:30AM, au même coin de rue, on s’est officiellement présentés. J’ai à peine eu besoin de te sourire que tu m’as tirée vers toi.

Merci de m’avoir carrément donné le french le plus spontané de toute ma vie.

Tes lèvres m’ont rapidement fait oublier les lumières agressantes d’un club qui se réveille. Tes mains sur mes hanches quand on dansait me donnaient l’goût de t’amener dans la salle de bain à côté du bar et d’te faire des choses pas trop catholiques. J’aurais qu’à aller me confesser le lendemain.

Notre tourbillon de langues nous a ramené chez moi, sans que je le remarque vraiment. J’étais presque fière de montrer ma nouvelle brassière à quelqu’un. Mais tes p’tites mains agiles l’ont rapidement envoyée par terre.

Le soleil s’est levé quand on a fini par s’endormir. Comme deux cuillères un peu timides.

Quand le taux d’alcool dans notre sang a baissé assez pour se rappeler du prénom de l’autre, on s’est levés.

J’ai retrouvé ma brassière en dessous de ton chandail.

Tu as remis tes boxers.

T’as pas demandé mon numéro.

Peut-être parce que dans l’fond, pour moi, t’étais juste un numéro.

Mais sincèrement, it was fun.

[Source de l’image : Wit & Delight]

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