Des silences en texto

Tu as changé. Il n’y a plus rien comme avant.

Tu es assise à côté de moi, absente, même quand tu es là. Souvent. Trop souvent. Tes amies passent avant mes sourires, mes rapprochements, mes ça te tentes-tu de faire de quoi?

Je me souviens encore d’être complètement tombé en amour avec toi la première fois que je t’ai vue. Je me suis enfargé dans l’ouragan d’amour que tu m’as lancé la première fois que je t’ai prise dans mes bras. Et je ne suis pas certain de m’être relevé encore, tellement ta jambette de bonheur était réussie.

Je comprends qu’on change. Que les débuts restent toujours les débuts malgré que la fin n’arrive jamais parce que l’amour, paraît-il, c’est plus fort que tout. Mais je ne te reconnais plus. J’ai de l’Alzheimer de pris dans la gorge, à force de ne plus me rappeler ton dernier je t’aime.

On dirait que c’est rendu gênant de m’aimer. Que de sourire à mes niaiseries c’est moins naturel. Je vois moins dans tes yeux que c’est moi le plus fort, le plus drôle, le meilleur pis toute. Ta référence, ton phare, c’est rendu une nouvelle application que t’as téléchargée.

Je me doute qu’il y en ait un autre. Un autre que moi. Un autre gars. Dont tu ne connais pas toutes les histoires par cœur, qui ne te demande pas une photo toutes les 10 minutes pour se rappeler que parfois on oublie. C’est ça la vie, aussi.

J’aimerais ça que ça revienne comme avant. Comme au début. Que je te prenne dans mes bras pis que je sente, que tes bras, y veulent vraiment me dire pour vrai « lâche-moi pas, il y a trop de bonheur quand t’es là ».

Je voudrais que ça reste, ça, que tu me confies tes problèmes, tes peurs, tes bons coups, tes questions et tes j’ai la chienne.

J’aimerais qu’on vive toujours ensemble. Que tu ne partes jamais, que tu n’oublies pas, que je suis là, pour toi, et que même si tu n’en veux pas, j’ai bien des silences qui pourraient t’aider.

Je voudrais que tu ne pleures jamais, que tu n’aies pas mal, que tu n’aies jamais de problème. Mais paraît que la vie c’est pourtant de vivre ça. Mais tsé, un petit pansement de temps en temps à travers des peurs, ça peut te faire du bien.

J’aimerais que tu saches que je comprends, que je sais, que je dois te laisser partir et te laisser vivre ta vie, la tienne. Pas la nôtre. Mais j’aimerais que tu saches aussi, qu’à travers ta vie et tout ce que tu vivras, je serai là. J’espère que j’y serai encore longtemps et quand je n’y serai plus, j’y serai quand même. Dans un souvenir, un sourire, une odeur, un endroit, une chanson ou une photo parmi toutes celles qu’on prend; pour se rappeler que la vie fait toujours sourire, même après du pas le fun.

Je te souhaite le meilleur. Je te souhaite du beau plus souvent que du laid. De toute façon, du laid c’est utile à trouver beau le pas si beau. Je te souhaite d’essayer, sans moi. Et reste toujours, toujours, celle que tu es. Toujours. Tu le sais pas encore, mais tu l’oublieras et faudra que tu te perdes pour te retrouver.

Je t’aime ma grande fille.

Ton papa si fier de toi.

[Source de l’image : TheHilaryClark ]

1 Comment

  • Stéphanie dit :

    Avec ma puce qui grandit trop vite j’ai pas pu lire ce texte sans avoir les larmes au yeux. WOW !!!! J’adore.

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