Ça fait maintenant deux jours que la fête de l’amour est passée. La fête de l’enfer. La fête de « qui-a-reçu-la-plus-belle-attention ». Ça fait maintenant deux jours que tu méprises tous les couples qui partagent leur (faux) bonheur sur les réseaux sociaux. Deux jours que tu lances des « fuck you » à Cupidon. Deux jours que tu vomis sur les photos Facebook du bouquet de fleurs que cette chère Sandrine a reçu de son « chum-joueur-de-hockey-un-peu-douchebag ». Deux jours que tu t’empiffres de chocolats en cœur à 50 % du Jean Coutu en maudissant celui qui a inventé cette fête des amoureux. Parce que chaque année, ça te rappelle que justement, tu n’en as pas, d’amoureux.
Bien que ça fasse plus d’un mois que tu lances des blagues à l’approche de la Saint-Valentin à tes amies, le jour de l’Amour tant redouté a finalement cogné à ta porte. Et, comme chaque année, tu espères que ce sera ton tour, même si tu laisses paraître aux autres ton dégoût de la Saint-Valentin.
En fait, tu trouves ridicule l’engouement que les gens ont pour cette fête. Pourquoi est-ce si important? Pourquoi faut-il absolument se sentir aimé en cette journée? Pourquoi faut-il étouffer notre tendre moitié sous des fleurs qui finiront à la poubelle de toute façon, des chocolats qui encourageront le développement de ton « postérieur-spécial-Nicki-Minaj » et des toutous si énormes que tu ne sauras même pas où les mettre?
En fait, ton mépris cache une irrésistible envie. Malgré tous tes dires, tu aurais aimé, toi aussi, recevoir une rose, un petit mot ou une petite attention qui t’aurait fait sentir importante pour quelqu’un. Toi aussi, tu aurais aimé te sentir « dans le coup » en ce 14 février et partager ton petit moment de bonheur avec les autres.
À la place, tu dois vivre ton deuil de la Saint-Valentin. Tu dois renoncer à l’éventuelle possibilité de recevoir une petite lettre cachetée avec un collant en bisou rouge sous le seuil de ta porte. Ça n’arrivera pas. Pas pour cette année du moins.
Alors, entre trois bouchées pas du tout élégantes de chocolat et six bonnes lampées de Gallo (au diable Cupidon et les calories), tu fais ton deuil de la Saint-Valentin, à ta façon. Et, c’est que plus tard, disgracieuse sur ton divan, les cheveux en bataille, les yeux dans l’eau à admirer Zac Efron embrasser cette blonde injustement belle, et surtout, quand ton estomac t’implore d’arrêter son supplice, que tu décides de donner un nouveau rendez-vous à ton espoir pour février 2017. Décidée, tu t’envoies alors un tchin maladroit dans les airs en te disant que ce sera peut-être, enfin, ton tour.
[Crédit photo: Lonely heart par Frankieleon]
