Être une proie ou un chasseur?

C’est difficile l’amour. Vous ne trouvez pas?

Pas évident d’apprendre quelque chose de chacune de nos relations et surtout, de nos erreurs. Je crois que l’amour, c’est un défi qui exige de nous de l’enthousiasme et le goût du risque. Nous devons parfois chercher au plus profond de nous-mêmes afin de mettre notre vilain orgueil de côté. Il faut se gonfler le torse, avoir l’air confiant, savoir se dépasser sans cesse et faire preuve de volonté. Il faut la ténacité nécessaire pour essuyer les multiples larmes et connaître des déceptions sans perdre espoir. Le plus difficile, c’est d’avoir la force de faire face à notre solitude afin de ne pas tomber dans le piège des relations futiles.

De plus, il faut travailler fort pour s’adapter aux côtés exigeants et insécurisants des nouvelles façons de rencontrer. Pas facile de créer des liens avec un écran de cellulaire ou un ordinateur; pas évident de se fier aux les belles paroles d’un inconnu sur Tinder!

Vous ne trouvez pas que ça manque un peu de chaleur humaine? Que tout ça crée des attentes beaucoup trop élevées, de la frustration et un certain vide?

Je sais, les relations amoureuses ne vont pas de soi, comme je le crois souvent. Ce serait, évidemment, beaucoup trop simple. Plus je prends de l’âge, plus je deviens consciente des effets dévastateurs de la solitude. Je suis très bien avec moi-même, mais maudit que j’aspire aux bénéfices qu’offrent l’amour et l’affection d’un être aimé.

Un plaisir partagé, comme une bonne coupe de vin, c’est beaucoup plus agréable à deux, non?

Je sais que parfois, nous accumulons les peines et les blessures. Ça fait de nous des personnes plus «prudentes» et on craint de faire confiance à nouveau. Bien des gens s’en remettent à l’amour, sans trop savoir en quoi cela consiste pour eux. On se plait à croire que l’amour résoudra tous nos problèmes. De plus, notre éducation et la société dans laquelle nous vivons viennent compliquer nos sentiments. On nous inculque que pour être fort, il faut être indépendant. En s’engageant, on craint de perdre son individualité, sa chère et précieuse liberté. On a surtout peur de se montrer vulnérable. Au final, en agissant ainsi, on s’empêche de réellement s’ouvrir aux autres et on passe à côté de vraies rencontres. Nous sommes profondément attachés… D’une part à la liberté et à l’indépendance ; d’autre part, nous avons un grand besoin d’union et d’amour… Le vrai.

Curieux paradoxe, non?

Je me dis qu’il existe sûrement des millions d’hommes et de femmes qui aspirent, comme moi, à l’amour sans toutefois le trouver. Jour après jour, nuit après nuit, ils se mettent en chasse, chasseurs et proies à la fois. Ils passent de bar en bar, tel un chasseur dans la brousse, à la quête de leurs prochaines proies. Vêtus de leurs plus beaux habits de camouflage, coiffés de leurs plus beaux chapeaux, parfumés pour le rituel et même rasés de près… on ne sait jamais. Les plus dégourdis et astucieux abattent l’orignal désiré en un coup de fusil alors que d’autres continuent à observer leurs proies des heures avant d’attaquer. D’autres restent passifs et envieux en regardant les autres chasseurs; d’autres vont attendre chaque année que l’orignal de leurs rêves se pointe à leur porte.

Et vous? Êtes-vous une proie passive ou un chasseur astucieux?

[Source de l’image:(Love is in the air) par Marc Biarnès]

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