Froid novembre

Pour ceux et celles qui sont au cégep ou à l’université, l’arrivée de novembre est signe de mauvais présage.

Bien plus que le mois des morts où il pleut les trois quarts du temps, ce mois signifie l’arrivée de la fin de session. La période de stress intense. Ceux qui en ont les moyens se paient du McDo pendant quatre semaines consécutives, faute de temps pour cuisiner. Et pour ceux qui sont plus pauvres, trois quatre biscuits soda et un ramen forment un repas complet.

C’est le moment où toutes les raisons sont bonnes pour se laisser aller. Cheveux sales, écouter Netflix pendant la nuit en se faisant croire qu’on peut se permettre cette pause d’études. Bref, c’est l’excuse parfaite pour être décalissé pendant des semaines entières.

Mais moi, ce n’est pas la fin de session qui me décalisse. C’est toi. Des flashbacks qui reviennent, indiquant la période de nos retrouvailles après tes années aux États-Unis et le début de notre relation. Un peu rapide, tout croche et mêlé, mais notre couple a quand même pris son envol.

C’était tellement dur de garder le secret. De fêter Noël toute seule, alors que tout ce que je voulais, c’était toi à côté du sapin. Une couple de messages textes envoyés en cachette pour ne pas éveiller de soupçons, mais c’était suffisant pour dire à l’autre qu’on pensait à lui.

Maintenant que t’es parti, mes Noëls sont bien meilleurs. J’apprivoise ma solitude à côté du sapin. J’encaisse que la photo classique – dos droit, mains sur les hanches – sera pas pour moi encore cette année. Je me console en me disant qu’au moins, mes frères seront accompagnés par leurs conjointes, et ce sera le premier Noël de mon neveu!

Mais tu m’as tellement fait mal que maintenant, novembre a l’attitude parfaite pour me rappeler toutes les raisons pourquoi je t’aime. Pourtant, tout va bien jusqu’à ce que, pendant un millième de seconde, ma tête chavire. FLASH. C’était en décembre, le lendemain d’une tempête. FLASH. L’arrêt du temps et les heures féeriques me reviennent en tête. FLASH la tempête revient.

Mais cette fois, j’ai hâte que la tempête de mon coeur finisse. Parce que c’est pas la fin de session qui me décalisse, c’est toi. Les marques indélébiles que t’as laissées sur mon cœur et dans ma tête me décalissent.

[ Source de l’image : Daniel Kainz ]

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