L’Ange et la Petite Démone

Il arrive parfois qu’on vive une histoire d’amour parfaite et passionnée. Dans laquelle on aimerait rester toute la vie, emmitouflé dans un confort douillet. Le sourire flanqué au visage en permanence. L’envie de crier à tout le monde à quel point notre vie est belle.

Dans ces moments, il y a mon Ange, bien étendu sur mon épaule gauche qui se prélasse. Il me laisse comprendre que je dois profiter des moments, que je dois sourire à la vie. Il me dit que je mérite ce que je vis, et que je suis à l’abri de tous les soucis de la Terre. Que la vie est belle et qu’il est possible que le plaisir puisse durer toujours. Les Princes Charmants existent et mes rêves peuvent devenir réalité. Ok, il en met beaucoup, mais c’est une vraie petite fleur bleue mon Ange!

De l’autre côté, ma Petite Démone rumine. C’est beaucoup trop facile pour elle. Beaucoup trop simple et agréable, ça ne le fait pas. Elle m’envoie donc des doutes et des peurs. Des pensées telles que : « Toute bonne chose a une fin. Pourquoi t’embarquer dans une histoire si tu sais très bien qu’il y aura une fin, potentiellement brutale? Allons la vieille, tu le sais que tes histoires finissent toujours mal, pourquoi tu y crois à celle-là? »

Et il y a moi, entre les deux, qui essaie de jongler entre ce que dis mon Ange et ce que dit ma Petite Démone. Qui ne veut pas devenir trop fleur bleue, trop envahie par le bonheur. Mais qui ne veut pas non plus sombrer dans la fatalité et gâcher une belle histoire.

Je ne peux pas oublier ni l’une, ni l’autre, elles sont omniprésentes. Par contre, je tente de trouver l’équilibre dans l’importance que je leur donne. Et tant pis si ma petite démone me dit un « Je te l’avais dit » dans quelques mois. À ne prendre aucun risque, on ne peut pas avancer. Le bonheur n’est pas une fin en soi, c’est plusieurs moments présents mis ensemble. Et j’ai décidé (sans tomber trop « gaga ») de vivre chaque instant en cessant d’imaginer le pire. Je laisse la fatalité à ma petite démone, qu’elle rumine!