Parfois, trop souvent peut-être, vient le temps de se dire au revoir. L’amour n’y est plus, ou on réalise que malgré le bon temps passé, les bons moments partagés, nos chemins prennent des directions incompatibles.
Laisser. Être laissé. Se laisser d’un commun accord. C’est quelque chose qu’on ne nous apprend pas à l’école. Les ruptures, malgré tout ce qui s’écrit sur le sujet, malgré tous les bons conseils de nos amis, nos parents, c’est quelque chose qui s’apprend en le vivant. Par contre, à force de me retrouver seul, le cœur à genoux, je crois avoir développé une certaine forme d’élégance et de respect dans ce moment difficile. J’ai laissé beaucoup. Parfois pour de bonnes raisons, d’une façon sensible et patiente; parfois maladroitement, avec une froideur clinique et des regrets.
J’ai aussi été laissé, et ce qui se passe alors est bien différent. Pourtant, la douleur du deuil de l’autre, elle, est la même. Mais la question est de savoir comment affronter ce moment le mieux possible? Celui de laisser ou de l’être.
De grâce, prenez votre courage à deux mains. Un ami m’a appris tout récemment que le mot courage tenait ses racines des mots cœur (cour) et agir (age). Agir avec cœur. Faire preuve de courage ne veut pas dire de devenir un superhéros, ça veut simplement dire d’agir au meilleur de nous-même, avec tout notre cœur. Et pour agir avec notre cœur, il faut prendre le temps de le questionner, le sonder. Comme ça, on arrive à arrêter de se mentir, de croire aux histoires qu’on se raconte pour se sentir plus en paix avec notre décision ou celle de la personne que l’on aime.
Laisser quelqu’un par texto, Facebook, téléphone, ce n’est pas faire preuve de courage. Et c’est se manquer de respect. Envers nous-même et cette autre personne qui nous a permis de grandir, d’apprendre, de cheminer. Je crois qu’il est important de prendre la peine de le faire en personne. Et de rester honnête. Laissez l’autre vivre les émotions que cela suscite. Si c’est vous qui apprenez la nouvelle, laissez-vous vivre vos émotions, et respectez le courage que ça a dû prendre à l’autre pour vous dire la vérité. Même si ça paraît injuste.
Laisser partir quelqu’un qu’on aime, c’est difficile. Ça fait mal. Ça laisse des marques.
Doit-on couper complètement les liens? Est-ce vraiment possible de rester amis? Doit-on éliminer tout ce qui pourrait nous rappeler l’existence de l’autre? Le bloquer de Facebook, de nos contacts téléphoniques, se débarrasser de tous les objets en lien avec lui/elle? Je ne sais pas. Peut-être. J’ai déjà essayé de le faire. Temporairement, ça soulage. Parfois je ne l’ai pas fait. Parce que j’ai l’impression que quand on est laissé, on a besoin d’explications, pour faire la paix avec nous-même. Avec l’image qu’on a de l’autre. Quel genre de sentiment nous reste-t-il de cet être cher quand c’est terminé? Une douce tristesse ou une amertume qui nous ronge? Je crois profondément que ces sentiments sont fortement déterminés par la façon dont la rupture s’est vécue.
Le respect et le courage ne sont pas les options les plus faciles, la force des émotions qui montent en de pareils moments est puissante. Mais ce sont les ingrédients les plus sûrs pour une guérison plus douce. Et peut-être plus rapide.
Je vous laisse avec ce fameux conseil qui me met tant en colère quand j’ai à vivre un deuil, mais qui reste tout de même bien sage et vrai :
Patience, le temps arrange toujours les choses…
[Source de l’image: Bossfight]
Merci sincèrement pour ce texte lucide et plein de bon sens. J’ai du laisser Mon ancienne petite amie aujourd’hui et j’ai essayé de ne pas reproduire les erreurs que j’ai pu faire dans ma précédente rupture. Qui que vous soyez je vous remercie de tout coeur parce que c’est exactement les mots que j’avais besoin d’entendre aujourd’hui et j’espère que ce commentaire vous parviendra avec toute la volonté de vous remercier chaleureusement.
Ton texte résonne en moi comme un écho !! Je viens de rompre la relation avec une personne pour qui j’ai eu une relation de deux ans. J’avais eu le coup de foudre de ma vie en le rencontrant et s’était pour moi le centre gravitationnelle de ma vie. Pis le temps et les choses de la vie ont fait que j’ai mis fin à cette relation qui me rongeais de l’intérieur. Tu as raison quand tu parles de courage, c’est vraiment quelque choses avec le cœur. J’ai pris une décision pour nous et ce fut l’une des décisions les plus difficiles que j’ai eu a faire … mais avec le temps ça se soigne. Les doutes, les mauvais sentiments et la culpabilité s’effacent.
Merci pour ce texte qui me conforte dans mes choix …
– Océane (qui tombe en amour à chaque texte que vous avez écris).