Pour faire suite aux innombrables #metoo et #moiaussi défilant sur les réseaux, je me suis inévitablement mise à réfléchir à certains actes faits à mon égard et à tous celles et ceux à qui cela est arrivé par la gente masculine ou féminine. Tant ces actes s’éloignent de l’image du viol dans une ruelle sombre, ils apparaissaient quasi banals.
Des classiques commentaires à caractère sexuel lancés à 11 heures le soir, où toi et ton amie vous devez presser le pas en espérant qu’aucun des trois garçons se mettent à vous suivre, car tu te dis que du haut de tes cinq pieds tu ne feras pas long feu pis tu te dis que c’est normal. Que c’est normal d’entendre des remarques comme ça.
Des enseignants qui te suivent dans le corridor en emboîtant le pas et qui finissent par te dire : « vous sentez-vous suivie? » Pis que tu es pognée à prendre le même ascenseur qu’eux et que tu te surprends à remercier je-ne-sais-trop-qui que vous avez juste deux étages à descendre dans le même habitacle. Pis que tu te dis que ça devait être une blague.
Parce que la violence sexuelle c’est pas juste celle qui se passe dans une ruelle avec un inconnu croisé au détour, mais c’est aussi lorsque ton (ta) partenaire exige d’avoir des relations sexuelles chaque soir, c’est aussi des attouchements non désirés, c’est des remarques verbales ambigües, des agissements inappropriés et la liste est encore bien longue.
C’est quotidiennement des actes de violence sexuelle qui ont lieu dans un règne de silence collectif. Que chacun garde le secret par peur, par manque de soutien, par manque de ressource, par croyance que c’est normal, que ce sont des blagues, par crainte de conséquences plus lourdes, etc.
Il faut dénoncer oui, mais aussi éduquer : les garçons et les filles qui seront les adultes de demain.
Parce que sans oui, c’est non.
Même s’il y avait eu un oui avant. Même si tu pensais que c’était oui. Même si tu voulais fort fort que ça soit un oui. Même si dans ta tête ça sonnait bien. Même si tu voulais juste impressionner tes amis. Même si tu penses que non ça veut dire oui. Sans oui, c’est non.
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