Nostalgie des premiers rendez-vous

Des fois, quand les choses se gâtent, je me rappelle notre premier rendez-vous et j’essaie d’y revenir. J’essaie de penser à notre relation du temps où elle n’était pas encore dessinée. Quand tout était à construire. Quand on ne pouvait encore se douter que l’on se ferait du mal. Quand on ne s’était pas encore blessés. Quand nos échanges étaient encore séduisants, innocents, bienveillants.

Je me rappelle ce premier rendez-vous et j’essaie d’y capter ton sourire pour me faire oublier tes larmes sur ton visage. Capter à quel moment tu t’es dit à quelque part que j’en valais la peine. En contrepartie, capter à quel moment j’ai décidé que ce que tu m’offrais n’était plus suffisant. Et enfin, à quel moment j’ai lâché ta main.

C’est sûr que c’est plus facile, plus agréable, plus amusant, les premiers rendez-vous. Comme on ne connaît peu ou pas l’autre assis en face de nous, on a tout à gagner. On a tout le loisir de se montrer sous notre meilleur jour. On peut dire ce qu’on veut. On peut même se faire passer pour quelqu’un d’autre, si on est téméraire. Tous les sujets sont bons. Les informations fusillent de partout. Toutes les questions permettent d’en apprendre davantage sur l’autre. Nos sens sont activés à leur pleine capacité pour faire bonne impression. On découvre une nouvelle personne, on la trouve belle et charmante. On sent une nouvelle odeur qui nous enivre. On essaie à la fois d’avoir l’air intelligent et de se montrer à l’écoute.

Un sourire ici et là pour montrer notre intérêt. Un rire parfois exagéré pour encourager l’autre. Une main qui replace les cheveux pour avoir l’air naturel. Ensuite, vient le moment de payer la facture où on sait jamais trop s’il faut payer pour l’autre ou si c’est chacun pour soi. Vient après le moment où l’on doit se quitter. Deux becs sur les joues et des bras maladroits qui ne savent pas toujours où se placer durant ce rapprochement. Parfois une main se place sur le creux de la hanche et les deux becs sur les joues se transforment en baiser, où les mains se placent autour du visage de l’autre. Une main derrière la tête, une sur la nuque, une qui frôle la mâchoire. Les mains finissent parfois par s’entrelacer, et ce rendez-vous devient que le premier d’un enchaînement de rendez-vous.

Mais c’est ce premier rendez-vous qui me revient sans cesse en tête. Parce que face à l’inconnu, il est toujours plus facile de repenser et revivre ce que l’on connaît.

 

[Source de l’image : Pixabay]

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *