Douceur et résolutions

L’idée de choisir une résolution pour le Nouvel An m’a toujours paru sexy. Ma vie ne me satisfaisait jamais vraiment; plusieurs suggestions me venaient en tête. Je me préparais pour ce grand jour, le premier d’une toute nouvelle année, excitée d’avoir le loisir de redessiner mon quotidien. J’y voyais une opportunité grandiose de révéler au monde entier une nouvelle version de moi. Une Valérie améliorée : moins rancunière, moins paresseuse, moins gourmande, moins jalouse. Je voulais arrêter de sacrer, de fumer, de manger des chips après le souper, de boire du café…

En 2003, j’ai souhaité ne plus être aussi exigeante dans mon choix d’amoureux. Ainsi, j’arriverais peut-être à considérer les gars moins brillants ou moins drôles dans le jeu de la séduction. Grâce à cette résolution, je me suis retrouvée dans une relation facile et légère. Mon cœur ayant besoin de grande passion pour rester vivant, cet amoureux s’est perdu dans mes souvenirs.

En 2000, j’ai souhaité perdre du poids. Si j’y arrivais, le gars le plus populaire de l’école allait bien finir par remarquer ma présence. J’ai répété cette ennuyante résolution en 2001, 2002, 2006, 2010 et 2013, en haussant le ton, pensant que mon cerveau ou mon corps ne m’écoutaient plus. Chaque fois, les résultats allaient de médiocres à exceptionnels, mais mon cœur n’en battait pas plus fort.

En 2014, j’ai souhaité ne plus jamais fumer de ma vie. Après avoir arrêté-recommencé-arrêté encore, j’étais triste et amère. Je ne m’aimais pas dans ce manque, dans cette fausse rigidité.

Cette vague m’avalait donc encore. Je vieillissais en me disant que j’étais plus intelligente que l’an passé, que cette année serait la bonne, que j’avais des nouveaux outils pour arriver à mes fins. Mais mes résolutions ne se réalisaient pas et ne me rendaient pas heureuse. Alors j’ai fait la liste de toutes les choses que j’ai apprises au fil des années.  Puis, de mes réalisations, de ce qui me rend fière. Je me suis trouvée chanceuse…

Pourquoi ne pas faire changement, cette année? Si je choisissais de ne rien arrêter ? Et si je choisissais plutôt de commencer quelque chose ? J’allais adopter une nouvelle attitude, un nouveau comportement, une qualité toute neuve.

En 2015, je serai douce envers moi-même. Je me parlerai comme à une amie, avec calme et compréhension, même si je fume et que, des fois, je doute de tout.

Et toi ?

[Crédit photo : Linda Beaulieu]

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