Quand l’amour devient de la chimie

Je ne l’attendais pas. L’amour était devenu une inconnue remplie de bonheur un peu trop grand pour le 2 et demi qu’offrait mon coeur. Ce “wow” dans les yeux, en caractère wingdings, que personne ne comprend. Le tremblement dans le dedans. Je ne l’attendais pas.

Et toi t’es arrivée avec ton Perrier pamplemousse.

On s’est rencontrés. Pour enfin définir l’utilité de l’Action de grâce. On a validé qu’une chimie par textos peut se traduire dans la vraie vie. Que la lettre P du tableau périodique qu’on avait ce soir-là ne signifiait pas Phosphore mais Précieux. Après le souper, nos atomes n’étaient pas tellement neutres. Puis tu m’as demandé pardon, assise sur le divan. Un pardon, car je savais et tu savais. Qu’on flirtait dans la zone fragile. Que ça changerait tout. Que plus jamais, rien ne serait pareil. On a fini par dire à nos lèvres de faire une p’tite sieste une sur l’autre. L’instant de se fermer les yeux. L’instant d’oublier et d’y croire. Sans peur.

Puis j’ai su que j’étais en amour avec toi le jour où j’ai voulu t’appeler pour te dire rien. Juste pour entendre ta voix.

Au fil du temps, tu restais prisonnière de remords, de souvenirs, de contradictions, de peurs, de rêves devenus embrouillés. Au fil du temps, j’étais celui qui voulait trop remplir ta tête de nouveaux souvenirs. Malgré ceux pas encore disparus.

Malgré le beau qu’on s’amenait l’un pour l’autre, on n’a jamais formé un couple.

Je ne sais pas ce qu’on a formé. Ni comment le nommer. On n’a jamais rien fait d’ordinaire. Même pour décrire notre nous deux. On s’est amené du beau dans les yeux à coup de voyages de dix roues. De mots inventés juste pour nous deux. Tu disais mes expressions, et je disais maintenant les tiennes à travers toutes mes histoires. Celles parfois sans aucun punch et celles que tu aimais.  On s’est habillé le coeur avec une petite jaquette bleue. Parfois. Pour se mettre à l’abri du monde un peu trop noir. Pour y voir moins de brouillard. Un peu moins de mou dans le pas facile que la vie nous garochait. Pour être là. Moins perdus, ensemble.

J’étais ton paratonnerre les soirs où la foudre voulait t’atteindre. T’étais celle qui me rendait unique. Nous étions une barricade fabriquée de bras entrelacés. Parce qu’à deux, il y a moins de fragile qui pousse dans la tête.

Malgré nos pensées souvent enchaînées de peurs, on s’est fait du bien. On s’est appris.

On s’est fait mal. On s’est aimés. Beaucoup. D’une façon qu’on a inventé.

Tout a commencé par une demande de pardon pour se terminer de la même façon. Et malgré tout, j’ai encore envie de t’appeler pour te dire rien. Juste pour entendre ta voix. Parce que plus rien n’est pareil. Parce que sans toi, l’ordinaire demeure ordinaire. Parce que sur l’ardoise de mon salon, tes mots y sont toujours.

Parce que certaines personnes auront toujours leur place. Même dans un p’tit 2 et demi.

 

[Source de l’image :  Chemical Cookies par fdecomite]

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *