Quand on va se revoir – Partie 1

J’me suis souvent, pas mal, beaucoup, demandé comment j’allais me sentir, en te revoyant.

J’ai tenté d’effacer. De t’oublier dans les bras d’un autre… des autres. Un classique, quoi! Mais les autres c’est tellement rien comme toi… pas même un millionième de pourcentage semblable à toi. J’ai coupé les ponts cent fois, à grand coups de « bloquer » et de « supprimer ». Je toffais même pas les 48 heures Facebook requises pour te débloquer. Quissé qui a décidé que ça prenait 48 heures débloquer quelqu’un? Ça peut être vraiment long 48 heures, parfois.

Parce que j’savais. Je savais qu’on allait se revoir. Sans avoir aucune idée du où, quand, comment. Mais je savais. Quand t’hallucines partout la présence de l’autre, les détails de l’autre pis l’odeur de l’autre, la vie peut pas faire autrement que d’arranger de quoi qui ressemble à un rendez-vous. Tsé.

Je te lisais. Partout. Parce que les mots que tu écrivais m’étaient dédiés. C’était Toi, Moi, Nous. L’amour sur respirateur artificiel. Incapables tous deux de se débrancher. Mon plus grand souhait? Ne jamais tomber sur un texte qui parlait d’autre chose que nous.

Puis ça m’a rentré dedans. Fort, clair. Comme la fois où j’me suis dirigée en courant dans le moustiquaire de la porte-patio. Ça arrête un élan, ça coupe le souffle. Tu avais rencontré quelqu’un.

J’te souhaitais le meilleur sincèrement, tu le méritais. Ce quelqu’un que je ne connaissais pas, je la détestais d’être sans doute une merveilleuse personne. J’me trouvais dégueulasse. Je devais être heureuse pour toi. Trop vraie, j’te l’ai dit.

J’ai explosé en entendant ta voix. Celle qui me disait qu’elle s’ennuyait de moi, que ce quelqu’un n’était pas moi. J’ai osé te demander si on pouvait se revoir. « Oui ».

Te revoir. Je savais qu’autour de moi, on approuverait pas. Tant pis. J’avais choisi de me lancer dans le vide. C’est ce que je voulais. Vivre. La sécurité que j’avais préférée, celle qui rassurait la logique, étouffait le cœur.

Je m’étais préparé. J’vais porter c’te chemise-là parce qu’elle m’a déjà dit qu’elle l’aimait. La barbe pas trop longue, pas trop courte; un genre de mélange que j’arrive jamais à faire avec grande perfection. Mais tant pis. La perfection c’est vraiment beaucoup trop plate, anyway. Mon parfum. Un peu trop de parfum. Je sais. Mais ma défaite c’est parce que j’veux vraiment que tu dises, dans ta tête, «C’te parfum-là me fait capoter raide».

Une robe courte en jeans. Mignonne et simple. Je savais que ça te ferait craquer. J’voulais que tu me désires à la seconde où tu me reverrais. J’avais déjà envie de tes mains sur moi, que tes lèvres se perdent sur les miennes. Et si nos corps avaient oublié comment c’était, Nous? Nerveuse, apeurée. Tu me disais n’avoir aucune attente. Aucune pression, aucun baiser n’apparaissait à l’ordre du jour. Se revoir, c’est tout. Si ça se produisait, c’est que ça devait arriver.

Non. C’est ce que je souhaitais voir arriver. Dans le rêve de te revoir, y’avait celui de m’abandonner à tes mains.

Comme toi, comme moi, comme nous, on avait en tête la fameuse question de la chimie. Est-ce qu’elle y serait toujours? Se serait-elle perdue au fil des chu pas là avec toi ? J’vais te dire quoi en te revoyant ? Mon coeur va me dire quoi? J’te pose des questions ou je dis beaucoup trop de niaiseries en même temps pour éviter les silences, les malaises?

Pis j’t’ai revue par un magnifique dimanche… 

 

Merci à Majorie Bertrand, pour ses mots et tout le beau qu’elle garoche partout dans ma tête.

 

[Source de l’image : Painted brushed heart symbol par photosteve101]

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