Je n’ai pas envie d’écrire sur la Saint-Valentin.
J’ai juste envie d’aller le rejoindre chez lui, alors qu’il sera dans ses pantalons de jogging. Le voir me faire une place sous sa doudou sur le sofa et me coller contre lui sans même mentionner la Saint-Valentin! J’ai aussi envie que la première chose qu’il fasse après m’avoir embrassée, c’est d’essayer de me faire rire avec une de ses douze mille prises de soumission parce que, bordel que je trouve ça drôle et que je crois secrètement qu’il aime bien me voir rire aux éclats.
Je n’ai pas envie de parler de la Saint-Valentin. Je ne me souviens même plus la dernière fois que je l’ai soulignée, d’ailleurs. En fait, je crois que la dernière fois, c’était entre couples d’amis, à 15 ans, en mangeant du Kraft Dinner devant des films poches. Je n’en ai pas envie, même si, secrètement, j’aimerais bien la souligner d’une façon ultraquétaine, un jour. Mais aujourd’hui, c’est pas ça que je veux.
Là, aujourd’hui, j’ai juste envie qu’on se parle encore, rendus au jour de la Saint-Valentin. J’ai juste envie qu’il me dise que la porte est débarrée et que je peux arriver quand je veux.
Je ne veux pas me demander si on doit la souligner ensemble parce que ça ne fait que quelques semaines qu’on se voit. J’veux même pas savoir si on est quelque chose. J’veux juste écouter des émissions inutiles, en buvant ma bouteille de vin beaucoup trop vite et en mangeant du take out, qui sera livré par un vieux monsieur qui nous enviera d’être habillés en mou.
J’ai le goût de m’endormir collée contre lui sur son sofa magique et ronfler d’une façon cute, beaucoup trop proche de sa face. Parce que oui, si je ronfle, c’est cute et ça le fait sourire.
Par-dessus tout, j’ai surtout envie de mal dormir toute la nuit, parce qu’on est deux vieux célibataires habitués de dormir en diagonale dans un lit trop grand quand on est seul, mais trop petit à deux.
