Tout s’efface

Le dernier souffle par Jean Paul Gougain

Longtemps, j’ai été persuadée que tu étais LUI. L’homme que je recherchais, mon âme sœur, le « Prince Charmant »… Surtout que je pensais avoir besoin d’être sauvée. On a passé tellement de temps ensemble, à y croire. L’Amour avec un solide gros A! Mais aujourd’hui, je réalise que tout s’efface.

Ton sourire. Il me faisait chaud au cœur, j’aimais tant l’apercevoir. J’avais la certitude qu’avec lui, je serais heureuse. Maintenant, je n’ai plus de trace de celui-ci dans ma mémoire. Quelle est la couleur de tes yeux? Ceux qui m’ont observée dormir. Ils m’ont souvent regardée avec tendresse. Mais aussi, j’y ai aperçu de la haine. Elle m’anéantissait. Je n’arrive plus à sentir tes doigts sur ma peau. Tes doigts qui m’ont tant effleurée, touchée, aimée. Tes mains me connaissaient. Aujourd’hui, elles chérissent une autre que moi.

Ta bouche s’efface… Tes lèvres que j’ai si souvent goûté. Je les connaissais comme si c’était les miennes. Tes mots m’ont manqué durant un temps. Ceux que tu me chuchotais à l’oreille. Tes mots m’apaisaient. Et du jour au lendemain, ils m’ont enragée. Ce sont eux qui ont conduit à notre perte. Mais en y repensant, à notre gain. Nous n’étions pas faits pour être ensemble, alors au final, nous en sortons gagnants. Nous avons enfin trouvé le bonheur. Celui qui s’enfuyait quand il nous voyait ensemble. Il est maintenant bien installé, chacun de notre côté.

Notre histoire s’efface. Je la connaissais… C’était selon moi, la plus belle, et j’étais même certaine qu’elle finissait avec un mariage et des enfants. J’avais bien raison. Au final, nous aurons exactement ça, mais avec d’autres personnes. Les bonnes pour nous. On a lutté si longtemps pour trouver notre équilibre amoureux, c’est lorsque nous avons lâché prise que tout s’est mis en place. Je croyais abandonner, tu me l’as reproché si souvent, mais je nous ai choisis. J’ai sauvé l’amour en tout effaçant. Mais bien sûr, il restera toujours quelques traces, je tenterai de ne garder que les belles…

 

(source de la photo: Flickr)

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