Je viens de vivre, ou plutôt d’ouvrir la porte en moi, à de toutes nouvelles expériences. La vie étant généreuse, elle m’envoie un premier guide rempli de bienveillance et tout-à-fait charmant. J’en suis profondément reconnaissante. Il y a peu de temps, je me suis vue prête et j’ai fait le choix de privilégier des relations intimes non-exclusives. Yes madame.
J’ai un riche parcours amoureux, débordant d’apprentissages mais pas très heureux au final. (Mais ça, c’est de l’histoire ancienne. Je vous en parle seulement pour vous situer.) Il m’a fallu un temps fou pour apprendre à me connaître, à me reconnaître… à me rendre compte que je basais beaucoup de mes choix de vie sur des conventions sociales, des lois non-écrites apprises à travers mon éducation. Pour ne pas déplaire aussi. Il a fallu du temps pour me délester des croyances que je portais et qui m’handicapaient, particulièrement dans ma vie amoureuse et sexuelle. À travers une démarche personnelle très intense et soutenue, je me suis sentie appelée par quelque chose que je ne connaissais pas concrètement mais qui, je savais, serait plus approprié pour moi.
Il y a quelques semaines, donc, je me suis inscrite sur un site de rencontre, en assumant mes nouveaux choix. « Célibataire, non-monogame ». Sans trop savoir comment exprimer par écrit ce que je recherchais, j’ai pris ça cool et décidé de me donner le temps pour pondre un texte de profil en accord avec tout ça. (Il n’est même pas encore complet.)
J’ai bien sûr reçu les classiques « Hello sunshine – are you for real – you are so hot », que j‘ai fait disparaître instantanément. Par contre, après seulement deux-trois jours, j’ai reçu un message tout simple qui a attiré mon attention. Je suis donc allée visiter le profil, qui m’a beaucoup plu. Surprise en fait. J’y retrouvais de manière claire un début de mise en mots de ce qui m’habite, ce que je désire explorer amoureusement. Comme si on m’attendait déjà, sans attente. Une confirmation évidente que je suis sur le bon chemin.
Ce que je cherche ?
Ça se résume en partie avec cette citation de Marshall B. Rosenberg :
«Ce que je recherche dans la vie, c’est la bienveillance, un échange avec autrui motivé par un élan du cœur réciproque.»
Étrangement, en étant dans des relations exclusives, je n’ai jamais réussi à trouver cette connexion profonde, cette présence authentique que je souhaite depuis toujours. Je me suis sentie prisonnière de règles non-dites mais très présentes auxquelles je devais me conformer pour l’équilibre du couple. Règles que moi aussi j’imposais. (Un article très intéressant à ce sujet : http://www.psychologytoday.com/blog/contemporary-psychoanalysis-in-action/201407/why-we-end-in-bad-relationships ) Ce que je souhaite vivre au fond, dans cette nouvelle aventure de relations non-exclusives, c’est la présence totale dans le moment, des deux côtés, sans la sécurité du cadre officiel. Qu’on se re-choisisse à chaque fois, de plein gré. Pas d’obligation, que de l’engagement dans l’instant. Je désire aussi préserver ma liberté de choisir avec qui être présente, et quand. Comme avec l’amitié. Je ne me verrais pas n’avoir qu’un seul ami. Le cadre du couple fermé, ou conventionnel, m’empêche de vivre certaines expériences avec certaines personnes parce que cela n’est pas compatible nécessairement avec mon partenaire.
Nous en parlions hier, lors de ma première « date » issue de cette nouvelle exploration. Justement, la prochaine fois, c’est de celle-ci dont je vous causerai.
[Source de l’image: “Blue”, techniques mixtes, par Nancy Isabelle Labrie, 2011]
