Des boîtes éparpillées un peu partout dans ton salon.
De la peinture plein les cheveux.
Un bout de scotch tape qui te colle au pied.
Tu lèves les yeux et regardes tes nouveaux murs.
Les murs de ton nouveau salon.
De ton nouvel appart.
Tu pensais jamais que tu serais ici. Tu pensais que tu avais toute. Pis un matin, tu t’es réveillée pis t’as réalisé que toute, pour toi, ben c’était plus ça. Que toute, c’était rendu rien.
Pis ça t’en a pris du temps. Avant d’accepter que ça marchait plus. Que c’était fini.
« It’s over. »
La pire combinaison de mots que tu pouvais faire.
Quand tu as déposé la bague qu’il t’avait donnée sur le beau p’tit meuble. Celui que vous aviez acheté ensemble dans la boutique vintage sur Amherst. La première chose qui était « à vous ».
Tu l’as regardé une dernière fois, celui que tu appelais « bébé », avant de fermer la porte. Pis tu as laissé là-bas une partie de ton cœur.
En plus du beau meuble.
Une bonne amie à moi me dit toujours qu’en amour, il ne faut pas avoir peur d’avoir le cœur brisé, on doit se lancer tête première, sans regarder en arrière. Je crois parfois qu’on se retient, par peur de plutôt briser le cœur des autres.
Parce que y’a rien de plus difficile que de dire « je ne t’aime plus », à celui à qui on a promis notre vie. Notre corps. Notre nous.
Maintenant, tu patches les murs de ton nouvel appart, un p’tit peu chaque jour.
Pis t’espères que le plâtre sur ton coeur va sécher plus vite que celui d’tes murs.
Parce que briser le cœur de quelqu’un, peut-être que ça ne fait pas aussi mal que de se faire briser le sien, mais ayoye.
Ayoye, que ça peut être tough.
[source de l’image: pixabay ]