Du feu de paille à l’amour véritable

Je relis des vieux textes et j’y vois tellement de choses. De la névrose, une dépendance, une façon malsaine d’aimer, mais la seule que je connaissais.

J’aimais avec tout ce que j’avais, tout ce que j’étais. J’aimais avec tout mon cœur, tout mon être. Je plongeais la tête la première, à partir du moment où ça vibrait totalement en moi, où ça criait, où je ne pouvais plus nier l’amour qui s’était développé. J’étais certaine d’aimer de la bonne façon, entièrement, totalement.

Aujourd’hui je vois, je comprends. Je comprends que l’amour qui vient des tripes, ce n’est pas nécessairement l’amour le plus sain qui soit. Je croyais qu’il n’y avait que ça de vrai, qu’il FALLAIT que ça vienne me chercher loin, que je sois ébranlée…

La vérité, c’est que ce genre d’amour, c’est celui qui donne des peines de cœur d’une intensité pas croyable. Le genre de peine que tu donnerais n’importe quoi pour qu’on puisse t’arracher les tripes, la tête ou le cœur, ne serait-ce qu’un instant, juste pour cesser de ressentir, de penser, d’avoir mal au plus profond de soi.

Je ne veux plus de cet amour qui fait chavirer, qui fait perdre pied, mais bien d’un amour solidement ancré. Un amour qui prend le temps de se poser, se déposer, se développer sur de solides fondations au fil du temps, en apprenant à se connaître, se découvrir, à partager, à s’ouvrir dans la vulnérabilité.

Une confiance mutuelle, un amour authentique, détaché, un amour sincère et vrai, basé sur la bienveillance, la complicité, l’harmonie. Pas cette espèce de feu de paille qui s’enflamme, qui nous brûle les joues et qui repart aussi soudainement qu’il est arrivé.

Oui, prendre le temps. Qu’est-ce qui presse tant? Le désir d’être comme les autres et passer les samedis soirs en tête-à-tête? L’envie de ne plus se retrouver seuls les froids matins d’hiver? Le besoin d’enfanter? Les ovaires qui commencent à dessécher? Je pense très sincèrement que je suis mieux de ne pas avoir d’enfant que de le faire avec un névrosé avec qui je danserai la samba le restant de mes jours. Avance, recule, avance recule. Je veux, mais j’ai peur. J’ai peur, mais je veux. Tu me fuis, je te suis. Tu me suis, je te fuis.

Non. Je veux mon roi, l’homme solide et ancré avec qui le futur sera une belle éventualité et non un effroi à l’idée de ce qui pourrait arriver. Je veux l’homme prêt, ouvert, capable d’avancer côte à côte, dans le beau, le vrai, l’authenticité, autant que contre vents et marées.

Je vois les manques, les erreurs, les endroits où je me suis pris les pieds. Et pourtant, à ces moments de ma vie, j’aurais juré être prête. Prête à avancer, à aimer, à m’investir, à tout donner.

Peut-être que je l’étais. À ma façon, selon ma vérité du moment. Si j’avais pensé le contraire, je n’aurais jamais osé les histoires que j’ai amorcées. Mais elles ne se seraient sûrement pas terminées le cœur brisé, difficilement imaginable à réparer.

Aujourd’hui, je prends des forces, je me solidifie, je me prépare à laisser jaillir en moi la lumière, les ailes, le femme enfant, la femme sauvage, la déesse, la reine qui s’y cache.

Elle se trouve en chacun de nous. Cette partie heureuse, lumineuse, plus grande que nature. Ces ailes prêtes à battre, cette fougue prête à exploser, cette joie de vivre, qui ne demande qu’à explorer.

Elle est là, pas trop loin et j’ai bien l’intention de la trouver et d’y laisser prendre toute l’ampleur qui lui revient.

Aujourd’hui, je fais un choix. Confiante, ancrée, focusée.

Je laisse jaillir la reine en moi, le papillon épanoui, la femme guérie, épanouie.

 

[Source de l’image: Pixabay]

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