L’amour est dans une craque de trottoir

Ces temps-ci, c’est quoi l’amour?

Ces temps-ci, l’amour c’est prendre une marche et penser à toi, chaque craque de trottoir. C’est essayer d’me garocher du beau dans la tête, sans toi. C’est entendre James Bay et d’me dire que nous deux, nous étions vraiment nous-mêmes. Ensemble. Tsé, comme dans sa chanson. C’est de pas vouloir écouter Coldplay parce que c’était un peu, beaucoup, nous deux. Mais d’en écouter pareil. Parce que c’est moi, ça. Ajouter du mouillé à ce qui est déjà trempé.

Ces temps-ci, l’amour c’est d’me dire que la fille d’en face est belle. C’est aussi d’me dire, après deux secondes, qu’elle n’est pas aussi belle que toi. Qu’elle ne le sera jamais. Pas du tout. Qu’elle me donne pas le frisson que toi tu me donnes. Parce qu’à mes yeux, c’est tellement toi la plus belle. C’est d’me dire que je l’ai trouvé mon robot; celle que j’ai fabriquée dans ma tête des millions de fois les soirées où j’étais un peu trop tout seul avec moi-même. C’est toi mon robot. Celle programmée pour moi.

Ces temps-ci, l’amour c’est d’aller souper chez mon père. Parce que des fois on n’a pas besoin de parler pour dire que ça va pas. C’est de profiter de chaque câlin de mes filles et enregistrer chacun de leurs “je t’aime papa” pour quand il fait trop froid dans mon dedans. Pour quand y’a pas de messages textes de toi nulle part.

Ces temps-ci, l’amour c’est de te voir partout. De me demander si tu vas bien parce que tu le sais, j’suis comme ça. J’suis protecteur. C’est de m’ennuyer de ton chat, qui oublie tout le temps d’avaler quand j’le flatte. C’est de trouver mon café moins bon le matin et m’ennuyer de laver ta table avec du Bon Ami. Tsé, les détails qui mettait du précieux à la vie.

Ces temps-ci l’amour c’est d’me demander si y’en a un autre. Que moi. C’est d’me demander si tu creuses un trou dans son cou avec ta tête, comme tu le faisais avec moi. Mes statuts niaiseux sur Facebook s’ennuient de tes like et mes statuts sérieux s’ennuient de tes yeux. Même mon virtuel s’ennuie de toi, imagine ma vraie vie.

L’amour c’est pas facile, c’est pas si rose et c’pas clair. Ça fait peur, ça va creuser là où c’est sensible. À des endroits où plein de pas-le-fun a déjà poussé. Y’a ton nom de paralysé dans ma tête. Y’a mon sourire qui joue à la cachette et qui veut retourner chez toi. Les fous rires n’existent plus. Sans toi.

J’ai jamais compris c’que t’as pitché dans ma vie, mais là j’le cherche. Prends ton temps, s’il-te-plaît, avant de sortir de ma tête. Parce que ces temps-ci, l’amour, c’est le souvenir de tes mains. Le souvenir de ta voix, de ton rire. Le souvenir de tes yeux me regardant. C’est le souvenir de te faire sourire quand plus rien ne le faisait.

Ces temps-ci, l’amour c’est la folie que nous étions et qui sera toujours la nôtre. C’est d’me dire que si un jour t’as l’impression de ne plus avancer nulle part, j’irai te prendre la main et j’te dirai que j’suis là. Pour toi. Parce que ne pas se sentir seule quand t’as l’impression que même la vie tient pas tant à toi, ça met des câlinours sur des dessins un peu trop gris.

Parce que des bras autour de soi, ça permet de fermer les yeux et de pleurer en sécurité. Parce que pleurer tout seul, ça use le coeur.

Ces temps-ci, l’amour c’est de croire que tu m’as pas oublié. C’est de jamais t’abandonner. Parce que même si tu le crois pas, tu vaux ça. Et tu le vaudras toujours, ne l’oublie pas.

[Source de l’image :  Street photo #24 par konstantin.tilikin]

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