Être bien dans son célibat

Mon premier sujet repose sur une question… Est-ce possible d’être seule et d’être épanouie et bien? On ne se mettra pas la tête dans le sable, notre société valorise le couple, la norme de la vie à deux, d’enfants, la maison, les projets de vacances en famille, etc. Être célibataire de longue date suscite toujours des questions et des constations des autres qui me rendre mal à l’aise. Par exemple:

Tu as le droit d’être lesbienne, on va t’accepter comme tu es!

En me disant ça, tu supposes que je n’ai pas de vie sexuelle avec des hommes? Tu veux VRAIMENT le savoir? J’ai parfois eu envie de répondre que j’enligne les histoires d’un soir et que je suis une vraie bête de sexe. Juste pour partager le malaise que je ressens quand on me dit ça.  Heureusement, on m’a appris à tourner ma langue 7 fois. (P.S. j’ai beaucoup de respect pour la communauté gaie, et si je devais en faire partie , je le ferais, mais ce n’est pas mon cas, respect à vous!)

Tu dois être tellement difficile!

Oui. J’ai comme mantra « Vaut mieux être seule que mal accompagnée ». Loin de moi l’envie de me matcher pour faire plaisir aux autres pour qu’ils arrêtent de se tourmenter avec mon célibat. Il me semble que j’ai le droit d’avoir un minimum de critères. Je ne suis pas du type « par défaut » (c’est-à-dire qui se lance dans une relation à défaut d’être seule).

Pourtant, une fille aussi brillante et jolie!

Justement, je suis brillante. Je réfléchie avant de m’embarquer dans une histoire qui ne me plaît pas. Je sais ce que je veux, et aussi ce que je vaux. Traitez-moi de prétentieuse si vous voulez, je m’assume. (Et non, ça n’a pas toujours été mon cas…)

Là où je veux en venir, c’est qu’on devrait essayer de briser cette pression sociale d’être en couple. Briser ce malaise vis-à-vis les gens qui sont seuls par manque de choix. On ne se cachera pas que, rendu dans la trentaine, le marché du célibat est rempli de tordus particuliers. On a tous un baluchon à traîner, rempli de nos déceptions, nos tristesses, nos joies, nos petits bonheurs passés… Il n’est pas toujours facile de trouver quelqu’un qui saura vivre avec tout ce qu’il contient, et le sien, et vice-versa. On peut dire que notre passé est réglé, oui. Mais réglé n’égale pas oublié. On n’oublie pas, on apprend seulement à vivre avec ça, on s’améliore, on apprend.

Quand je regarde autour de moi, ce ne sont pas toujours des couples SUPER heureux et épanouis que je trouve. Je vois des gens pris dans une routine tellement réglée au quart de tour qu’elle ne laisse pas de place à la spontanéité. Certains couples manquent cruellement de sexe d’imprévus et de plaisir.

Ma vie, aussi vide soit-elle à leurs yeux, ne manque de rien de tout ça. Bien sûr, je me couche seule 300 soirs sur 365, mais entre me coucher à côté de quelqu’un qui se fout un peu de moi parce qu’il me voit 365 jours par année, je préfère être seule. Et justement, quand j’ai de la compagnie, ça a de la valeur.

Je ne suis pas en train de démolir la vie de couple, mais simplement en train de vanter ma vie de célibataire. D’essayer de lancer un cri à ces gens qui sont bien seuls, mais qui se font poser des tas de questions qui les mettent mal à l’aise d’être bien tout seul.

Non, je ne suis pas une fille qui ne croit pas à l’amour, je suis seulement une fille qui en a marre que les gens pensent que tout tourne autour de ça.

Une copine m’a récemment dit : « Ta vie a tellement l’air le fun, je t’envie, tu as une belle maison, tu es zen, et tu n’as aucun compte à rendre ». Sur le coup, j’ai eu le réflexe de lui dire que non, ce n’était pas si le fun (pression du couple oblige!). Mais, ça m’a porté à réfléchir. Oui, ma vie est le fun. Ma vie est spontanée, elle est remplie de richesse par les amitiés que j’ai su tisser à travers mes années de « filletuseule ».

Alors voilà, mesdames et messieurs les célibataires, soyez en fiers/fières, et surtout appréciez-le à sa juste valeur, et appréciez- vous!

Oui, c’est toujours plus vert chez le voisin, mais il faut arrêter de se comparer et apprécier ce qu’on a sans le comparer à ce qu’on n’a pas. Notre vie est très souvent beaucoup plus riche qu’on ne se l’imagine…