#jemesensseul

C’est pas facile la vie, quand tu es perdu. Entre passer tes soirées à oublier ton propre nom. À frencher des inconnus. À ne plus compter le nombre de tes conquêtes. Il doit être autant élevé que le nombre de shooters de Jack que tu prends en une semaine.

Parce que faire le party, toi, tu t’y connais. On te retrouve tout le temps accoté au bar avec tes chums à checker les filles.

Mais des fois, on te pogne à fixer le vide.

Dis- moi, qu’est-ce que tu vois quand tu commences à creuser dans tes pensées?

T’as d’la misère à rester sur ton sofa. Non, toi, faut que tu turn up. Au cas où tu manquerais quelque chose. Un toga party? Un autre DJ (qui ne dee-jay pas vraiment) au New City Gas? Pas capable de rester seul avec tes inquiétudes.

Quand tu es saoul, au moins trois fois par semaine, c’est facile d’oublier cette solitude qui s’acharne en toi, comme un cancer d’émotions mélancoliques.
La solitude, on la partage pas mal moins que les photos Instagram du party « trop nice ». Ou l’inventaire du nombre de filles avec qui t’as baisé.

Toi, tu comptes tes bonheurs en high five échangés entre chums. Autour d’une ligne de coke, sniffée durant un 5 à 7 plate de job. D’une job qui semblait excitante, mais qui te plaît pas tant que ça. Qui ne te satisfait pas. Par contre, elle te paie une Nissan de l’année, faque tsé.

Mais ton beau char, tu t’en fous un peu. Des fois, quand tu conduis, tu vas vite. Et un peu plus vite. Tu te demandes si quelqu’un s’ennuierait vraiment de toi si tu rentrais dans le poteau de lumière, au coin de la rue.

Tu échangerais ta voiture n’importe quand pour partager les secrets qu’on trouve sous ta couette. Des dimanches matins à s’faire des dejs. À faire l’amour et à se dire des vrais de vrais je t’aime. Tu ne l’as jamais avoué à tes chums, ça. Pour pas avoir l’air fif.

Au lieu de ça, tu passes tes samedis soirs à suer par-dessus Chloé? Clara?

Tu ne le sais même pas.

T’arrives pas à te regarder dans le miroir mais tu t’obstines avec les gens sur comment ils doivent vivre leur vie… Peut-être parce que tu n’es pas heureux dans la tienne.

Ton histoire, j’sais pas comment elle se finit. J’peux pas te garantir que ça va bien aller.

[Source de l’image:BENCH par Nicolas DECOOPMAN]

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