Je vais devoir passer sur les détails et nombreux méandres de cette relation houleuse. Par contre, ce dont je peux parler, c’est de la fin. Et du pourquoi de cette fin.
Au départ, il y a une fille. Une fille qui s’accroche à une relation amoureuse en déclin. Qui se bat. Qui tente tant bien que mal de garder vive cette petite flamme de passion qui aurait pourtant incendié une forêt entière, il y a si peu de temps. Disons ici sept ans de vie commune. Ça pourrait être plus, ça pourrait être moins. Des fiançailles. Un logis partagé, aux objets choisis, à la décoration méticuleusement sélectionnée, pour que tout cet ensemble les représente, eux. Un endroit chargé de souvenirs, les uns apaisants, réconfortants, doux; les autres, plus difficiles, les disputes, les réconciliations, les moments de la vie où c’est cet autre être aimé qui est là pour nous offrir son épaule.
Et puis les rêves inassouvis, tous ces grands voyages qu’on planifie dans notre petite tête, peuplés des sourires de l’autre, de ses regards rayonnants de soleil; les visions fleuries d’enfants qui jouent dans la cour, les regards fiers, enlacés tendrement. Et tant d’autres choses qui ne sont même pas encore arrivées auxquelles nous devons dire au revoir.
Et cet au revoir est si difficile à regarder en pleine face. La peine si grande. Que l’arrivée d’une nouvelle personne, neuve, comme une page blanche qui se présente dans le roman de notre vie, représente alors exactement le souffle dont notre petite flamme intérieure avait besoin. Le battement de cœur nécessaire pour survivre à cette épreuve qui a déjà commencé à notre insu. Et on confond alors ce renouveau avec de l’amour.
Peut-être que ça en est, de l’amour. Mais pas d’une forme qui dure. C’est un amour passager. Fragile. Intense mais chancelant.
On dit souvent que parfois, il y a une personne dans la relation qui joue le rôle de bouée. Dans celle-ci, c’était moi, la bouée. Et ne pas couler en plein cœur de la tempête n’est pas chose aisée. Ça laisse des traces. Ça épuise.
Et est venu le moment où je suis tombé amoureux d’elle. Elle a laissé son copain. Pour elle. Pas pour moi. Et elle a tenté tant bien que mal de développer son amour pour moi. Mais comment faire pour gonfler un nouvel amour lorsque toute notre énergie est concentrée à éteindre le précédent? Tous les moments qui appartiennent à la vie de couple sont alors connotés, joués, faux. Il n’est pas judicieux de tenter de faire pousser une fleur sur une terre épuisée. Il faut lui donner du temps. Pour qu’elle se régénère, qu’elle soit fertile à nouveau.
Je crois qu’il est important alors de ne pas prendre ça personnel. Ça appartient surtout à l’autre. Et oui, on ressort de tout ça avec l’impression d’avoir été utilisé, mais on a surtout partagé un passage de la vie de quelqu’un. Et ça, c’est précieux. Mais une seule fois. Pas à répétition. Être le sauveur et passer pour le méchant, ça fait son temps. Je ne crois pas que tout cela ait été en vain, bien au contraire. Mais maintenant, je sais que pour vivre une relation amoureuse plus saine, il ne faut pas seulement que nous soyons prêts à l’accueillir, mais il faut aussi que l’autre le soit. Tout simplement. Et pour ça, il faut être patient. Bien patient…
[Source de l’image: FancyCrave]
Merci, c’est très joliment dit… Ton article me parle parce que j’en ai eues l’une ou l’autre, des “relations-pansement” comme on les appelle…
J’ai espéré que cela n’en soit pas, mais il m’a fallu des mois et des mois avant de prendre conscience que je n’étais réellement pas prête, malgré ce petit espoir qui perdurait en moi.
A ce jour, je ne le suis toujours pas, donc je suis prudente, pour ne pas (ne plus…) blesser d’autres personnes qui, elles, sont parfois disposées à croire à un avenir à deux.
Mais ce n’est pas simple d’accepter qu’on est pas encore réparé(e), et qu’il faudra bien plus de temps pour pouvoir y croire à nouveau :/
J’espère que tu trouveras celle que tu cherches, et qu’elle aura un coeur disponible pour te rencontrer.. 🙂