J’ai su que j’avais des pouvoirs divinatoires

C’est à notre deuxième date que je l’ai su. Comme ça, assise par terre sur le plancher de ta cuisine à tourner les pages d’un livre de survie en cas d’attaque de zombies. Je le savais au plus profond de moi que j’allais tomber pour toi, pis fort. Pas juste m’enfarger dans les fleurs du tapis, nenon, me garrocher en bas du 38e étage. Cette rencontre allait tout changer.

C’est parce qu’il y avait quelque chose dans ton épaule. Elle touchait la mienne. On était adossés au mur, un peu collés pis là, il y a quelque chose qui s’est passé. Une affaire de courant électrique ou j’sais pas quoi. Je connais pas vraiment ça, moi, l’électricité, puisque c’est ta job et non la mienne, mais je serais portée à dire qu’il y a eu un transfert d’énergie. Avec un peu de recul, je me risque et j’oserais dire que c’est nos âmes qui se sont touchées. Elles se sont touchées puis reconnues. Elles ont sursauté.

C’était peut-être aussi la manière dont tu me regardais qui me l’a révélé. J’avais déjà cette impression, au jour 2, que tes yeux me disaient qu’ils m’aimaient. Qu’ils voyaient plus loin que juste ce que je voulais bien laisser transparaître. Qu’ils me reconnaissaient pis au complet. Tes yeux en ont dit long cet après-midi-là mais faut pas leur en vouloir d’avoir tout balancé sans ton accord parce qu’aujourd’hui, il y a peu de choses que j’aime plus que de retrouver cet amour naissant dans ton regard.

Remarque, c’est peut être bien l’odeur du bacon qui cuisait dans le poêlon qui m’a dit tout ce qu’il y avait à dire, aussi. C’est difficile d’en être certaine. La seule chose pour laquelle je le suis, c’est que je l’ai su avant toi que j’allais être à toi pis pas juste pour une vie.

 

Source de l’image: Crystal par Nigel Tadyanehondo

1 Comment

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *