Permets-moi de te dire que je suis prête à laisser de côté mon confort en cette saison des papillons. Pas ceux qui vivent dans la nature, mais plutôt ceux qui sont dans mon ventre. Car entre la tombée des feuilles et la première neige, c’est ma saison des papillons. Entre l’arrivée des foulards, des vestes de laine et des températures froides, parviennent jusqu’à moi ces fameux battements d’ailes. En cette saison grise et quasi dépressive pour certains, moi, j’y trouve plutôt un nouveau rayon de soleil qui réchauffe mon cœur et mon corps.
Permets-moi de te dire que c’était la première fois depuis longtemps que je sentais ces battements d’ailes dans mon sternum. Qu’en revenant vers chez moi, j’ai passé en revue notre soirée. De mon choix d’outfit jusqu’à mon retour à vélo. J’ai repensé aux moments où j’ai ri, où toi, tu as ri aussi. Chaque fois que tu as pris ton cellulaire pour me montrer quelque chose, chaque fois que j’ai craqué mes doigts en me demandant si cela t’énervait, chaque fois que tu as fait une mimique et même chaque fois que j’ai dû te demander de répéter, car je n’avais pas compris. J’ai revu chaque plan pour y rejouer le film de la soirée.
Permets-moi aussi de te dire que je te trouve beau. Moi qui suis habituellement avare de compliments, j’ai envie de te chuchoter au creux de l’oreille que tu es joli. Avec tes cheveux en bataille, tes yeux rieurs, ta fossette charmeuse et ton sourire coquin, j’ai envie que nos corps se frôlent. J’ai hâte de te revoir juste pour voir si cette fois nos mains vont se toucher et nos doigts, s’entrelacer. J’ai envie de voir jusqu’où cela va nous mener.
Toutefois, permets-moi de te dire que mon cœur n’est pas un jouet. Ne va pas croire que mon cœur est à vendre et que donc, par le fait même, il est « marchandable », échangeable, voire jetable. J’ai beau dégager une mine confiante, un sourire à tout casser et des freckles à n’en plus finir, se trouve à l’intérieur de moi un organe fragile et vital à mon bien-être. En perpétuelle adaptation amoureuse, je te prie seulement d’y faire attention pour le temps que tu vas le côtoyer.
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