Festivités et responsabilités

Ça m’a pris du temps avant de trouver sur quoi allait porter mon article de Noël. Je voulais faire un article thématique, mais l’inspiration ne venait pas.

J’ai pensé parler de ma solitude appréhendée pendant les Fêtes, mais ça été déjà couvert par d’autres chasseurs et dans mon dernier article (ici, seule publicité faite à moi de moi promis).

J’ai ensuite pensé m’inspirer des chansons de 3 gars sur le sofa. Pendant quelques années, ce groupe merveilleux a créé une chanson de Noël annuelle, que j’attendais avec impatience. Leur douceur et leurs paroles m’ont sauvée pendant mes fins de session cégepiennes, et c’est sans gêne que j’écoute leurs créations même en pleine canicule de juillet.

Mais je n’étais pas encore sûre. Je réfléchissais, et c’est en appliquant du revitalisant dans mes cheveux que j’ai eu une idée : Nez Rouge. Pour la première fois cette année, je ferai partie de cette cohorte de bénévoles qui va butiner de maisons aux partys de Noël pour ramener les gens chez eux. Et je trouve ça important d’en parler.

(Ce sera probablement mon seul article à teneur engagée dans ma carrière de chasseuse, alors je me gâte.)

En tant que jeune adulte, qui était adolescente il n’y a pas si longtemps, mais aussi criminologue impliquée, je suis touchée par l’alcool, la drogue, les médicaments et les facultés affaiblies au volant. J’ai trop souvent entendu des histoires pour banaliser les gestes commis. Toujours des bad luck, des j’étais à côté de chez moi. Pourtant, ça ne prend qu’une demi-seconde. Autant pour échapper ton téléphone dans les égouts, pour manquer ton autobus ou même pour faucher quelqu’un.

Je connais beaucoup de gens handicapés, alors je suis bien placée pour savoir à quel point ça change une vie. Certains sont plus autonomes que d’autres, mais n’empêche que ça reste un obstacle quotidien à franchir. Alors causer ça à quelqu’un, par un manque de jugement, je trouve cela inacceptable. Sans parler d’autres conséquences. Bon, le casier judiciaire et la procédure pénale ne sont pas à ignorer. Mais il y a aussi la mort.

Que ce soit Denis, 55 ans, qui est sur le bord de sa retraite et rêve de son condo en Floride, que ce soit Jonathan, 25 ans qui vient de finir ses études et qui veut lancer son entreprise ou Madeleine, 30 ans, mère monoparentale de trois enfants, frapper quelqu’un avec une voiture c’est déchirant. Ça déchire une vie pour la victime directe, mais également ses proches et ceux qui dépendent d’eux. Et aussi pour toi.

Je sais que c’est le fun tripper dans les partys, de sortir la crème de menthe ou les shooters au goût bizarre parce que t’as un oncle ben willing. Fait juste ne pas prendre ton auto après. Même si c’est à côté de chez vous, que les policiers sont jamais en région et que t’as une chance sur 100 000 de te faire pogner. Même si tu l’as déjà fait avant. Fais-le donc pas. Pour toi. Et si ta vie n’est pas suffisante, fais-le pour les autres. Crois-moi, tu veux pas te réveiller un matin en sachant que tu as brisé la vie de quelqu’un parce que t’avais plusieurs verres dans le nez.

Je crois sincèrement qu’il est de mon devoir en tant que criminologue d’essayer de sensibiliser les gens à ça. Et même si les pubs de la SAAQ sont percutantes, la seule chose qui fait réellement changer d’idée, c’est quand ça t’arrive. N’attends pas d’être rendu là.

Nez Rouge c’est gratuit, c’est partout. T’as même pas besoin de tipper le monde avec les dossards. Un simple merci ça fait la job.

Et ça peut sauver des vies.

Télécharge l’application ou enregistre le numéro de ta région : http://www.operationnezrouge.com/utilisateurs

[Source de l’image : BBC ]

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