Avant d’être en couple avec l’être aimé, nous étions, et sommes encore, des individus à part entière. Avec nos si belles qualités qui nous ont aidés à le séduire et nos gros démons, que l’on ne montre pas dès le début. Si certains sont assez à l’aise pour se dénuder, vêtements et peau compris, moi, je me garde une réserve. Souvent, ces démons sont enfouis et ne sortent que les soirs de pleine lune.
Quand on est seul, on peut les vivre à 100 miles à l’heure. Pleurer, crier, ne plus se comprendre. Écouter un film (ou même une pub) et verser des litres d’eau salée. Boire trop de vin, pleurer encore, dormir… Mais lorsqu’il est là, je veux dire, VRAIMENT LÀ, de tout son être, dévoué et si généreux… Comment vivre ces moments? On ne veut pas lui faire peur; on ne veut surtout pas se faire interner.
Pour ma part, j’ai peur d’échouer, de ne pas prendre les bonnes décisions ou de ne pas faire les bonnes actions. J’ai peur de tomber et de ne plus être capable de me relever. J’ai peur du noir, de ne plus jamais revoir le soleil. J’ai peur de lui faire peur. J’ai peur d’avoir peur.
Ma crainte est de décevoir. Moi-même en premier lieu. Quand on est seul, on est le centre. On se déçoit, on se sous-estime, on se parle et on continue. Mais quand il est là, vraiment là, c’est pire. C’est une pression imaginaire. Jamais il n’aurait les mêmes attentes que celles que je m’inflige. Je devrais m’inspirer de l’image que je projette pour lui. D’être la femme qu’il voit en moi. Le pire scénario, celui de la catastrophe, est qu’il parte, à la suite des déceptions (imaginaires encore).
Mais quand il est là, vraiment là, il me prend la main. Me serre dans ses bras. Me dit que tout ira bien. Que je suis forte. La meilleure. Et je le crois… Finalement, à deux, c’est mieux!
[Source de l’image: Pixabay]
Avoir peur de tomber et de ne plus se relever… J’en suis là. Mes derniers amours m’ont envoyé au sol si profondément – six pieds sous terre presque- et si longtemps que je sais que je n’y survivrai pas à nouveau.
On puise en nous toute la force, on se relève et un jour, quelqu’un marche près de nous, et on ne tombe plus.