Il y a de ces histoires qui ne font qu’être sur le point de commencer pendant des semaines. Qui finissent par ne jamais commencer. Qui n’ont pas de fin, car elles n’ont même pas eu de début.
Ces histoires sont grises.
La vie va vite, les gens passent dans nos vies à la vitesse de l’éclair.
Des histoires mortes dans l’œuf, il en pleut. Des histoires qu’on ne se donne pas la peine de vivre, beaucoup trop pressés d’aller voir la prochaine.
On pense à ce qu’on aimerait.
On pense à ce qu’on a eu.
On ne pense pas à ce qu’on a. Pas de moment présent.
On peut consommer plusieurs histoires grises à la fois, des histoires qui se chevauchent, car on est incapable de faire du mal à un tel ou une telle. Mélangez plusieurs teintes de gris ensemble, vous verrez, ça demeure gris. Gris couleur brouillard bien dense. On ne sait pas où on va, ni ce qui s’en vient.
On sait très bien que cette personne n’est pas pour nous, mais on la laisse dans le paysage. C’est trop exigeant d’être clair. Trop exigeant de dire les choses comme elles sont. Trop difficile de faire de la peine. Et comme ça, ça laisse des portes ouvertes si jamais on change d’idée.
On ne veut pas se mouiller à fermer des portes. On est girouette et on n’aime pas se tromper. À ne prendre aucune décision, on ne se trompe pas.
Mais, on vit à moitié. On ne plonge jamais. On se protège, peut-être. On reste dans la zone de confort, en surface, plate.
Sans bas, mais sans haut.
[Source de l’image : Love weathers all storms, across all the distance. par Mukul Soman]