Et si la vie pouvait être autre chose?

J’avais 23 ans. Une job stable. Un chum depuis plusieurs années. Un 4 et demi dans un coin tranquille de Rosemont. Une vie normale. Sans artifice. Ni confettis.

J’étais dans une situation confortable. 

La vie n’était pas très compliquée. Je savais ce que j’allais faire le lendemain. Et le surlendemain.

Je n’étais pas vraiment malheureuse.

En fait, c’est ce que je croyais.

Le seul problème, c’est que j’avais l’impression de voir ma vie qui passait à côté de moi. Elle avait l’air d’avoir beaucoup plus de plaisir que moi.

Je m’ennuyais à mourir.

J’avais l’impression d’avoir ma vie toute tracée. Sans excitation. Sans rêve.

C’était une vie plate. Plate. Plate.

Je ne voulais pas de cette vie-là.

Je ne voulais plus d’un chum qui ne s’occupe pas de moi. Qui me prend pour acquise. Qui ne me complimente plus.

Ce n’était pas moi. Ce n’était pas la vie que je voulais. Cette vie dont je rêvais. 

J’avais beau faire tous les efforts pour attirer son attention. C’était sans succès.

Ma vie avançait lentement. Sans que je ne puisse rien n’y faire. Sans projet qui allait se concrétiser. Sans désir.

Puis, j’ai manqué d’énergie. J’ai fini par lâcher prise.

L’eau a commencé à entrer dans le bateau. Celui avec qui je devais faire équipe ne s’en est même pas rendu compte. La preuve que j’étais seule à bord de cette relation.

Je me suis mise à vouloir être ailleurs. Dans une autre vie. Avec un autre homme. Il n’existait pas, mais je me plaisais à l’imaginer. L’Homme de ma vie. Il serait complètement différent de celui avec lequel je vivais. 

Assise dans mon salon, je pouvais passer de longues minutes dans le vide à regarder tous les objets de mon appartement en m’imaginant faire mes boîtes. Une à une. J’allais prendre ce livre. Et cette lampe que j’aime tant. Je pourrais laisser le divan ici. Je n’ai pas besoin de grand-chose finalement. Je pourrais bien vivre dans une petite chambre. Seule. Libre. Oui, ça pourrait être bien.

Ah, mais non. J’ai bâti une relation solide depuis plusieurs années. Nous ne pouvons pas nous séparer. Nous avons tout en commun. Des chats. Des meubles. Des amis. Tout. 

Ma petite voix criait dans tout mon corps, je ne voulais pas l’écouter. Jusqu’à ce qu’elle finisse par résonner en moi. Entièrement. Jusqu’à ce que je ne puisse plus y échapper.

J’ai atteint un point de non-retour.

La vie s’est chargée de tout. Elle est bien faite la vie pareil. Plus qu’on ne pourrait y croire. 

Elle a fini par m’enlever de cette vie qui ne me ressemblait plus. De ce chemin qui ne m’était plus destiné. 

J’aurai tout essayé.

Mais je me suis choisie. Sans aucun regret. 

Il n’y a pas un jour où je ne remercie pas la vie d’avoir eu ce courage.

Parce que l’amour revient toujours. 

[Source de l’image : End of Day par Donnie Nunley]

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