« Lui »

Je t’ai vu, ça fait quelques fois que je te vois. Mais ces jours-ci, tu viens un peu plus souvent et un peu plus intensément chaque fois.

Tu t’insères tranquillement entre deux rêves, comme si de rien n’était. Comme si c’était naturel pour toi de venir flâner quand je suis endormie. Tu es mon « Lui ». Tu es un merveilleux mélange physique de l’un et la personnalité de quelques autres. Tu n’as pas de prénom, je sais juste que tu es « Lui ».

Tu es grand, bordel que t’es grand et que je me sens toute petite à tes côtés. Petite de taille, mais grande d’importance à tes yeux. Tes yeux sont tellement sombres que j’ai l’impression de tomber dans un trou sans fond chaque fois que je m’y perds. Tes cheveux sont foncés, presque noirs. Tellement épais que la seule envie que j’ai, c’est d’y planter mes doigts alors que tu t’endors sur mes genoux. Tu parles avec une assurance déconcertante et tu rassures avec une douceur qui rendrait jalouse la plus douce des sucreries.

Tu as été longtemps en second plan dans mes rêves. Tu prenais le temps de m’apprivoiser à distance, à comprendre toute la dualité que représente ma personnalité. Tu as regardé mes états d’âme, mes hauts et mes bas. Tu as ri de mes crises, parce que tu le savais qu’elles n’étaient pas justifiées. Et de rêve en rêve tu t’es rapproché. Assez près pour que j’aie l’impression de t’avoir toujours connu. Tu as dû passer plusieurs heures à tenter de me convaincre que tu n’étais pas comme les autres. Que tu voulais de moi, de tout mon moi, pas juste les bouts qui donnent du plaisir.

Je crois que je n’ai jamais pesé aussi fort sur un frein que lorsque tu me glissais tous ces mots alors que je suis endormie. Un frein imaginaire qui m’empêche de croire que je méritais quelqu’un comme toi, et tu as décidé d’être patient. Tu le savais que j’allais finir par te croire. Tu as été doux, tout en ayant la confiance de mille hommes. Une confiance étonnante qui ne frôle même pas l’arrogance. Et j’ai relâché mon frein. Dans mon dernier rêve, je commençais à me laisser vaguer vers toi, doucement, avec encore un peu de méfiance, mais encore plus de confiance.

Mon dernier rêve était plus clair que la réalité. Nous étions étendus sur un sofa, toi accoté sur moi, et nos éclats de rire faisaient en sorte que je t’aimais un peu plus chaque fois. Toi, t’étais à la fois mon meilleur ami, à la fois celui qui allait me mettre dans tous mes états et le meilleur amant dont une femme pouvait rêver.
T’es loin d’être parfait, mais nos imperfections, nous les acceptons, nous jouons avec.

Et je me suis réveillée, comme tous les matins. Mais ce matin-là, j’avais l’impression que tu étais dans ma vie. Que c’était vraiment toi mon « Lui » et j’ai eu la certitude que ce que j’ai fini par ressentir, quand j’ai fini par lever mon pied du frein, c’était exactement pour ça que ça faisait si longtemps que j’étais seule. Que ce que j’ai ressenti à ce moment-là, je méritais enfin de le ressentir. Et que tant que mon cœur, ma tête et tout le reste n’allaient pas se sentir comme ce matin-là, que j’allais continuer de t’attendre. Tu es peut-être déjà là, en train d’apprendre à m’apprivoiser, t’es peut-être encore loin de moi ou sur le coin de la rue, mais sache que je t’attends toujours. Peu importe si ça prend un autre 10 ans avant que tu arrives, je sais que l’attente en vaudra la peine et qu’on s’aimera.

 

[Source de l’image : Pixabay]

1 Comment

  • Jonathan dit :

    Vraiment un très beau texte !! Et vraiment une très belle plume ! J’ose dire que Ca pourrait p-e être un beau début de livre !! 😉

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