Ce matin, j’ai fait une croix sur l’idée de t’oublier. Je pensais que le temps ferait les choses comme il faut et qu’il me laisserait passer à autre chose. Mais ça fait quoi, trois mois bientôt que notre histoire est terminée? Un quart d’année. 92 jours. Et encore, je m’imagine en me réveillant le matin que tu es là, juste à côté de moi. Et qu’ensemble, on va se lever et partir vers le centre-ville en métro, en rendant tous les autres passagers jaloux de notre parfait bonheur.
Ce matin, j’ai compris que, finalement, je ne t’oublierai jamais. Au mieux, je vais un jour m’insensibiliser à ton souvenir. J’le sais parce que j’ai essayé tous les trucs. Sortir, voir des amis, pleurer devant Laisse tomber il ne te mérite pas, écouter du Adele… J’ai tout fait. Je ne peux juste pas m’empêcher de penser à toi quand j’écoute de la musique, de la musique qui me rappelle comment tu dansais, tout coincé, et comment je trouvais ça adorable.
Tu me suggérais d’écrire sur la mort de l’amour naïf. Je te répondais que l’amour naïf n’était pas mort, voyons? Maintenant, je trouve le sujet fort à propos. Tu avais vécu une peine d’amour plutôt intense avant de me rencontrer. Sache que je comprends désormais ta désillusion.
L’amour naïf meurt quand on vit notre première vraie peine d’amour. Après, on a beau recoller le vase, les p’tites craques sont encore visibles, et le vase est pas mal moins fort qu’il l’était au début. Tu étais un vase brisé. Et je suis maintenant un vase brisé. Avec nous, l’eau s’écoule de tous les bords; on est deux vases plutôt useless, finalement.
La différence entre toi et moi, par contre, c’est que moi j’ai décidé d’être un vase brisé rempli de belles fleurs. Je veux essayer de bâtir avec ce que j’ai appris. Et surtout, surtout, essayer d’arrêter d’espérer que tu reviennes. Arrêter de ne pas t’oublier. Même si c’est trop difficile.
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