Je suis une amoureuse pessimiste

Je suis pas mal terre à terre. Pis par terre à terre je veux dire que j’ai les pieds pognés bien comme il faut dans le ciment. Bien bien lourde dans mes souliers. Donne-moi 10 ballons ou 46 papillons, j’m’envolerai pas. Je sais pas trop d’où ça vient. Pourtant, j’ai jamais été mal-traitée/aimée : j’ai eu de la peine, oui, comme tout le monde, mais j’ai la chance d’avoir été avec des bonnes personne,s et ça a toujours plus ou moins bien fini. Alors, non, j’ai même pas de bonnes raisons. Ma dualité cœur-tête n’est pas bien forte. Plus spécifiquement, ma tête est Connor McGregor contre mon p’tit cœur Jose Aldo. 13 secondes plus tard, y’a pas eu le temps de dire grand-chose. C’est sûr qu’avec l’aide de Monsieur l’Orgueil, c’est facile de le mettre K.O.

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Je devrais être contente, être gaga, sauter partout. Je devrais être en train de texter toutes mes amies ou être au téléphone avec ma mère. Je devrais le crier sur tous les toits. Je devrais avoir des papillons roses qui capotent dans mon ventre pis avoir le sourire fendu jusqu’aux oreilles. À la place de ça, j’me sens comme si y’avait des insectes qui me remontaient par la gorge pis j’ai passé une demi-heure à brailler en dessous de la douche.

Shit.

Je suis assise en indien dans mon lit et je me demande comment ça que je me sens comme ça. Tout va bien, pourtant. J’ai rencontré un gars extraordinaire. Beau pis drôle pis toute pis toute. S’envoyer des dessins niaiseux en message texte, espionner les dates malaisantes dans les bars, écouter des vieux vinyles évachés dans son sofa, courir dans les allées d’épicerie comme des enfants, rire pour rien trop collés dans le lit simple au chalet de mes parents. C’est simple. Tellement simple.

Shit.

C’est tout ce que j’ai toujours voulu, mais pourtant en sortant de la douche trempée de mes larmes, je me suis dit qu’il fallait que ça se finisse. Parce que si y’a bien quelque chose que je sais faire, c’est fuir. C’est tellement plus facile de partir à la course toute seule plutôt que de prendre un chemin à deux qui pourrait me mener dans un gouffre. Qui pourrait mener à mes pieds qui tombent dans le vide, sans pouvoir m’accrocher à quoi que ce soit. Qui pourrait me faire mal. Boum.

C’est dur changer de mentalité. Se donner le droit de rêver. Se donner le droit de virer un peu gaga sans se trouver niaiseuse ou naïve. C’est dur, mais je vais essayer. Pour toi. Parce que tu m’fais capoter.

Shit.

[Source de l’image: Magdelaine]

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