À l’amie que j’ai perdue

Je ne voulais pas te faire fuir, je te lançais un cri du cœur, un appel, un signal d’alarme.

« Allô, je ne vais pas bien. J’ai besoin de quelqu’un. »

T’avais pas le droit de me laisser tomber comme tu l’as fait. Surtout comme ça, du jour au lendemain. J’étais trop lourde pour toi. Sorry d’avoir le cœur brisé et d’avoir de la misère à me lever le matin. D’être incapable de dormir parce que mes rêves faisaient encore plus mal que la réalité quand j’étais éveillée. De pleurer toutes les 12 minutes, d’être bipolaire et de passer de « Fuck him » à « Je ne peux pas vivre sans lui » en trois secondes.

Je n’avais plus de repères. T’aurais dû l’être, mon repère. T’aurais dû t’accrocher à moi et me secourir. M’aider et m’épauler comme je le faisais chaque fois que ton chum ne te traitait pas bien. À chaque chicane qu’il te traitait de conne, je te rationalisais. T’aurais dû faire la même chose. Surtout avec mon cœur en miettes.

Juste avant notre rupture, je t’avais payé une journée de filles – qui m’a coûté vraiment cher –, mais c’est pas ça le point. Tant mieux si t’as profité du massage. C’est pas de cette façon que j’ai gaspillé mon argent. C’est de l’avoir investi dans la mauvaise relation. Meilleures amies, ouais right. On vivait tellement la même chose avec nos chums que ça faisait peur. Nos chicanes et nos moments de bonheur étaient timés. Quand je suis redevenue célibataire, je ne sais pas si ça t’a effrayée, mais t’as décidé de partir. Et la dernière fois que je t’ai demandé de l’aide, j’ai choisi mes mots on purpose. Je savais exactement ce qu’ils signifiaient pour toi. Et t’as décidé de me laisser tomber. De me laisser couler. Tu ne voulais plus te salir les mains. Alors t’as pris la solution facile. Partir.

À ce moment-là, je devais dealer avec une rupture amoureuse et la rupture de notre amitié. Aujourd’hui encore, je ne sais pas laquelle m’a le plus dévastée. Je te vois agir quotidiennement sur Facebook pis ça me gosse. Fais-tu juste semblant de faire comme si je n’avais jamais existé ou je suis réellement une amie du passé? J’ai même réessayé de te contacter. Piler sur l’orgueil d’un Poulin ça vaut cher, mais je l’ai fait. Pis ça n’a pas marché. J’imagine que nos chemins devaient se séparer, mais je t’en veux encore.

Mais aujourd’hui, ça suffit. Je vais t’effacer pour de bon de ma vie. Je te souhaite d’être heureuse. Et reste honnête, surtout avec lui. Bâtir une relation sur des secrets et des mensonges, ça marche jamais. J’dis ça de même. Tu sais ce que tu dois faire au fond de toi. Fais juste t’écouter.

J’ai rangé ma rancune et je me libère du passé. Alors à l’amie que j’ai perdue, adieu.