Vingt-huitième décembre. Noël 2015. Pendant que le froid s’installe (tardivement) dehors, une heureuse mélancolie vient réchauffer mon dedans. Un amour inconditionnel vient s’établir confortablement dans mon Noël. Le souvenir de l’amour que mes grands-parents se portaient l’un pour l’autre. Un amour maintenant parti au ciel, mais ô combien toujours vivant dans mes pensées. C’était un amour comme on n’en voit plus aujourd’hui. Un amour fier. Un amour de tendresse. Un amour de durs labeurs. Un amour d’autrefois.
Crânes blancs et dégarnis, j’imagine pour nous de lointains Noëls imprégnés de cet amour. Nous serons assis autour de cette grande tablée, sourire aux lèvres, contemplant cette jeunesse heureuse s’activer autour de la dinde, des tourtières et des pâtés. Ces enfants issus de notre amour. Nos yeux ridés les regarderont s’épanouir, être heureux, grandir dans ce grand univers. Nos vieilles oreilles entendront la joie des tout-petits s’exprimer devant la magie de Noël. Et on va trouver ça beau.
Tout ce monde, ce sera notre famille. Une grande famille. Et ce sera grâce à nous. Parce qu’on aura décidé que jamais on n’abandonnera. Parce qu’on se sera promis de partager un repas de bonheur pour tous les prochains Noëls. Et on va réussir. Quand on va voir nos enfants grandir et, à leur tour, bâtir leur famille, on comprendra. On comprendra et on acceptera toutes les embûches qui se seront mises sur notre chemin. On comprendra que sans elles, nous n’aurions jamais pu devenir le couple que nous serons.
Quatre-vingt-neuvième décembre. Noël 2076. J’aime croire que nous serons encore là, ensemble, à nous aimer. À nous souffler des petits mots doux. À se regarder dans les yeux, nos yeux émus et remplis d’histoire. Nous serons encore là à nous partager la tendresse. Nos mains vieillies par le temps caresseront encore ce jeune visage caché derrière les années, celui pour qui on est tombés amoureux. On saura qu’un amour d’autrefois se bâtit et grandit avec des compromis. Nous ferons partie des rares qui savent définir ce qu’âme sœur veut dire. Après tous ces Noëls, nous vivrons sans regret, heureux de notre vie accomplie. Et, même si c’était notre dernier réveillon, nous n’aurons aucune crainte, tant que l’on peut le vivre une dernière fois ensemble en gardant en tête, qu’à notre tour, nous laisserons en héritage à nos enfants cet espoir d’un amour d’autrefois.
À mes grands-parents, je vous aime. Joyeux Noël!
[Source: It’s all about love de Candida.Performa]