Plus assez de mots pour parler d’amour

Bientôt quatre mois que j’ai le syndrome de la page blanche. Bientôt quatre mois que je m’installe devant mon ordinateur pour écrire sur une idée qui s’est envolée aussi vite qu’elle a atterri.

Il y a bientôt quatre mois, j’ai donné naissance au plus merveilleux petit homme. Depuis, j’ai des journées bien remplies : essuyage de pipi, ramassage de dégueulis et babillage à l’infini. Le laid est devenu beau. Je m’émerveille devant cette merveille.

Je pourrais facilement enfiler les plus beaux mots un à la suite de l’autre pour décrire l’immense bonheur que cet enfant me procure. Seulement, je n’en trouve pas d’assez puissants pour définir l’amour que j’ai rencontré. Car, cet amour, je n’en ai jamais connu d’aussi fort.

Dès la première poussée qui a chamboulé ma vie à jamais, j’ai perdu l’usage de la parole. Plus aucun adjectif n’était digne de qualifier l’importance de ce qui allait se passer. Seules les larmes qui déboulaient sur mon visage pouvaient exprimer l’amour qui amplifiait soudainement dans mon intérieur.

Puis, enfin, après un dernier souffle, je t’ai vu. Juste là devant moi. Tes petites fesses déposées sur mon ventre, je pleurais mon amour de plus belle. J’étais incapable de dire à quel point tu étais beau, à quel point tu étais le plus merveilleux, à quel point tu ressemblais à ton Papa. Je ne faisais que pleurer cette constatation à ton père. Je pense qu’il a compris. Parce que lui non plus ne parlait pas. On partageait un bonheur émerveillé et muet.

J’ai pleuré longtemps. Pendant des mois. Chaque fois que je déposais mon regard sur ton petit être, mes yeux se mouillaient d’amour. Étrangement, tu comprenais mon doux silence. On communiquait ensemble par un lien inexplicable.

Et, j’ai finalement compris pourquoi j’avais le syndrome de la page blanche. J’ai compris qu’un amour comme celui-là ne peut s’exprimer de quelque façon que ce soit. Il se vit. Tout simplement. C’est un lien si fort et trop abstrait pour le décrire de façon définie.

C’est donc avec ces mots vagues que je vous partage l’amour que j’ai rencontré il y a quatre mois. L’amour inconditionnel.

 

[Source de l’image: Elijasbaby par Aurimas Mikalauskas]

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