On me demande souvent ce que le mariage a changé dans ma vie. À voir les étoiles et l’espoir dans vos yeux, j’ai envie de répondre que je suis devenue une princesse.
J’ai envie de vous dire que chaque mot que mon mari prononce me confirme que c’est bel et bien lui, mon prince charmant. J’ai envie de vous dire que je me sens portée par une magie invisible qui me soulève et me transporte vers le paradis, all day everyday.
Quand je repense au mariage raté de mes parents et des parents de mes amis, j’ai mal à mon engagement. Quand je vois les filles de mon âge lever les yeux dès qu’on parle de promesses d’éternité, j’ai mal à mon engagement. Quand je me suis vue questionner le mariage des parents de mes amis qui étaient restés ensemble, malgré tous les couples qui se divorçaient autour d’eux, j’ai mal.
J’ai toujours refusé de jouer la game de l’indépendante qui ne rappelle pas sa date vraiment cool le soir-même, prétextant la « règle de trois jours » tellement insignifiante. J’ai toujours refusé de calmer mon enthousiasme par peur d’être jugée. (J’ai déjà demandé à l’ami d’un ami s’il avait envie de m’embrasser, comme ça, pour rien. Et on est sortis ensemble pendant plusieurs mois.)
La vérité, c’est qu’on a peur. C’est la peur qui transforme les filles merveilleuses en soldats susceptibles. C’est la peur qui fait que les hommes courageux prennent leurs jambes à leur cou devant trop d’honnêteté.
Chaque femme de ma famille m’a montré l’étincelle d’espoir qui habitait son cœur, quand je lui ai annoncé que je me mariais. Parce que dire « Oui, je le veux », c’est un geste collectif. C’est tout le monde qui ouvre son cœur, qui se croise les doigts dans le dos, qui espère. C’est tout le monde qui dessinera des cœurs dans son agenda en parlant au téléphone, c’est tout le monde qui recommencera à se tourner la couette en jasant avec son kick. C’est tout le monde qui va se remettre à battre des cils en rougissant.
On va se dire les vraies affaires, je ne suis pas moins peureuse qu’une autre. Je me suis mise en danger plus souvent qu’autrement, avec mon cœur à vif comme seule marchandise. Et même si j’ai sûrement plus pleuré que la majorité des filles que je connais, je ne regrette rien.
On ne se sent pas invincibles, même si on s’aime plus que jamais.
Mais on a moins peur, ensemble.
[Source de l’image : Minifee Feather Wig par Judi Cox]