Ceci n’est pas un rebound

La nouvelle face qui me regarde en souriant, le matin, prend beaucoup de place dans ma vie.

Plus je le vois, plus j’ai envie de le voir. Pas besoin de pause, de temps pour moi outre mesure ni de reprendre mon souffle; juste besoin de sa présence dans mon quotidien, tout le temps, de plus en plus fort. Je suis all in. 

La seule affaire, c’est que quand j’en parle, je dis qu’on se voit deux ou trois fois par semaine, pour ne pas avoir l’air too much. Je dis qu’on ne s’est pas dit « je t’aime », pour ne pas avoir l’air pressée. Surtout, je ne parle pas des projets à court-moyen terme que nous avons. Non, je ne dis pas la vérité. Parce que j’ai peur. D’être jugée… même si je le sais bien que mon pire juge, c’est moi.

Pourtant, dans la vie, je crois que quand une plante pousse, il faut la laisser faire! Il ne faut pas l’arracher quand elle se pointe timidement le bout du nez. Il ne faut pas l’arracher quand elle est encore juste un tout petit bébé plante qui voit la lumière pour la première fois. Il faut la laisser pousser. Il faut lui laisser du temps pour qu’elle puisse nous dire ce qu’elle a envie de faire, comme plante, elle. La laisser être, sans violence ni contraintes!

Le nouvel amour que je vis est pareil comme ça. Il grandit, contre toute attente. Il s’enracine, malgré le vent qui a soufflé trop fort, dans la dernière année. Les bourrasques qui m’ont fait m’accrocher du bout des ongles au concept de l’amour, qu’on a magané, mon ex et moi, malgré nos efforts. Cette tornade qui a brisé notre mariage pour nous laisser retomber, chacun de notre côté, vides et célibataires.

Le nouvel amour qui illumine mon coeur profite de l’accalmie pour gagner du terrain; la tempête est passée, le calme est revenu, la terre est fertile pour voir fleurir d’autres saisons. Oui, des fois, ça brûle encore. Mon corps se souvient. Il n’est pas vierge d’expériences; je n’en suis pas à la première page blanche du cahier. Ma nouvelle relation a les bras ouverts et les yeux coquins, les mots faciles et les silences réconfortants, du courage et de la tendresse en abondance. Pas de rebound, pas de jugements, pas de peur.

Même si le bagage est plus lourd que la dernière fois que je l’ai déposé.

 

[Source de l’image: Pexels]

 

 

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