J’écris pour toi

Ce soir, j’écris.

Pour toi. Que je ne connais pas. Qui n’existes pas encore dans mon monde. Dans ma tête. Dans mes refrains. Dans mes doutes. Dans mes tremblements en dedans, parce que t’es là. Pis parce que t’es partie. Pour toi, que je vois peut-être souvent. Que je croise. Que je nomme. Parfois. Quand j’ose. Quand j’ai moins peur. Pis que tu te laisses aller. J’écris pour toi, qui me pitcheras des « j’pense à toi » quand tu devineras que j’en ai besoin.

Pour toi qui ne m’as rien dit encore, mais qui me diras tout avec un regard. Qui attends peut-être comme moi, un signe, un moment, une seconde qui va tout changer. Pour toi, qui as la chienne de ta vie. Encore. Qui n’as pas tout guéri. Tout vomi. Tout crié. Tout saoulé. Tout pleuré. Mais qui penses, des fois, à aimer. Encore. À vouloir ça, quelqu’un qui peut, qui veut, prendre soin de toi. Pour ce que tu es. Pour ce que tu n’es plus. Pour ce que tu aimerais être. Quelqu’un qui est là pour toi, même quand tout est dur. Pis que tu te trouves laide.

Je t’écris des mots. Pour toi qui n’as pas encore de nom, d’histoires, de rires avec moi. Ou pour toi qui me tiens la main plus souvent que tu le crois. Pour toi qui es là à mes côtés ou si loin là-bas. Là-bas que je ne connais pas. Là-bas au coin de ma rue. Au coin de mon cœur.

Je t’écris. Pour toi qui pleures. Qui gueules contre la vie. Contre ta job. Contre ton quotidien plate à mourir. Pour toi, qui bois pour oublier. Pour être capable de te déshabiller et ne pas penser à tes fesses que t’aimes pas. Pis t’en foutre, qu’il les aime ou pas. Parce que même toute nue, tu portes une armure fabriquée à coups de « j’veux pu jamais avoir mal ».

Je t’écris pour toi. Qui as peut-être vécu la pire journée de ta vie. Ou la meilleure. Pour toi qui se sens si seule dans ton lit ou pour toi qui viens de baiser les yeux fermés. Pour toi qui manques d’air. Qui te cherches trop. Partout. Pour toi qui es blessée et peines parfois à juste avancer. Pour toi qui ne vois plus clair dans tes choix, dans c’que tu veux. Pour toi qui joues à la femme forte en pleurant dans ton lit, dans le noir, pour que personne ne comprenne. Parce que c’est ça : t’as l’impression que personne ne comprend et que la noirceur de ta chambre te fait des câlins.

Toi qui n’as pas de nom, je veux te dire merci. Merci de prendre ton temps pour arriver. Pour avoir peur. Pour être présentement dans d’autres bras et te rendre compte que c’est pas ça, pas lui. J’veux te dire que je t’attends. Tsé. J’sais pas où ni comment ni quand tu te pointeras le nez dans ma tête. Des fois, un peu comme toi, j’y crois moins. J’y crois pu. J’y crois trop. Mais d’autres fois, je t’attends. Pis ça me suffit à sourire. À me rappeler que tu seras là quand il faudra. Pour toi. Pour moi.

J’veux te dire que j’aurai peur quand tu seras là. Quand t’attends longtemps que l’amour te shake le coeur, ça fait des tremblements dans la tête. Quand t’arriveras, tu changeras tout. J’aurai peur qu’on m’enlève ça. Que tu partes. Que j’me crève l’âme. Encore. Encore une maudite fois. Mais sache que j’me laisserai aller. Parce que passer à côté d’un humain qui peut nous donner de l’amour pis des sourires, c’est comme pas vouloir sortir de prison parce qu’en liberté tu sais pas vraiment t’es qui. C’est triste.

Ce soir, j’écris. En attendant de savoir qui tu es. En attendant, on s’attend.

P.-S. – Le chasseur que je suis prendra une petite pause d’écriture. Je suis en amour et pour le moment, tous les mots qui me viennent en tête sont : « C’est tellement la plus belle et merveilleuse personne sur terre pour moi. » La vie vous le garochera drette partout dans le corps, à vous aussi, au moment où il le faudra. Suffit d’y croire et de sourire en attendant votre quelqu’un. Un sincère merci de m’avoir lu. Chacun de vos commentaires pour mes textes a déposé du doux pis du précieux dans ma tête. Pour longtemps.

[Source de l’image : Marie-Andrée Lemire-Photographe ]

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