Ce qu’on fait au nom de la passion

C’était la faute de la passion. Mordre les lèvres de quelqu’un. Lui faire des clins d’oeil. Mettre du rouge sur mes joues et sur ma bouche.

C’était sûrement la passion qui me forçait à toujours regarder mon téléphone, en attendant un texto. Cette même passion qui me poussait à sortir dehors, dans les bars, où la musique est tellement forte qu’on revient avec moins de voix à la maison. Ou du moins, la quête de passion. Celle qui empêche de dormir, le soir. La recherche assidue, de tous les jours, qui te suit du matin au coucher.

La chasse dans le métro, trop tôt dans ta routine, qui te pousse à sourire à l’inconnu que tu as croisé deux fois aujourd’hui. Revoir des gens que l’on ne connaît pas. Chercher des étrangers du regard. Se rendre compte qu’on partage le trajet de la maison au boulot avec quelqu’un d’autre, en ne lui ayant jamais parlé. L’inconnu qui devient connu… c’est bien ça, le plus beau résultat de la chasse à la passion. Se réveiller pour la première fois avec quelqu’un de nouveau, qui a ses habitudes, déjà. Le trouver drôle, dans ses manies. Aimer se métamorphoser. Changer, un peu. Au nom de la passion, belle madame au dos large. Elle en a vu d’autres! Pas de trouble, elle vous regarde aller. Ça la fait sourire, les jeunes qui agissent en adultes.

Pis tsé, en adultes. C’est vite dit. J’ai déjà sauté de joie, quand mon BlackBerry de l’époque flashait tout de suite après avoir envoyé un texto. J’ai déjà sauté de joie pour ça et j’étais déjà adulte. J’ai pleuré quand mon coup de foudre du moment n’était pas réciproque. J’ai pleuré encore quand j’ai vu mes ex avoir l’air plus heureux sans moi, avec des filles que je jugeais, évidemment.

C’était la quête de la passion qui me faisait faire des niaiseries comme ça. Qui me transformait en vipère, en vampire, en bitch. Cette semaine, j’ai relu un statut Facebook d’il y a quelques années et je me suis trouvée laide, quand j’étais passionnée.

Aujourd’hui, je préfère me coucher tôt et baisser la musique. Et vous, avez-vous déjà fait des affaires moins cute à cause de la passion?

[Source de l’image: Manteau du soir, De Worth par George Barbier]

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