« C’est fini. Il ne t’aime plus. Il ne reviendra pas. » C’était fort probablement les paroles les plus directes et les plus cruelles que j’avais entendues dans ma vie jusque-là. Un coup de poignard direct dans les tripes, direct dans les dents. En plein dans le mille, et c’est ça qui a fait mal : savoir que c’était la vérité.
Il venait de me laisser. La première fois de ma vie qu’on me quittait. Oh que ça fessait. J’avais vécu une peine d’amour auparavant, mais je venais de comprendre une triste réalité : c’est tellement plus douloureux quand on SE fait laisser. J’étais renversée, attristée, je pleurais beaucoup. Je combattais, je ne voulais pas accepter que la fin était arrivée.
Mes amies essayaient tant bien que mal de me consoler. Certaines me disaient de m’accrocher, de ne pas lâcher qu’il allait peut-être revenir. On m’a même suggéré d’appeler sa mère(!).
Et puis, elle est arrivée et m’a dit cette phrase fatidique que je ne voulais pas entendre : « C’est fini, il ne t’aime plus. Il ne reviendra pas. »
J’ai eu un choc. Le souffle coupé, les larmes sont montées. J’ai eu mal, très mal. Personne ne m’avait dit ça avant. Mais qu’est-ce qui lui prenait d’être rough comme ça?
Tornade d’émotions, paroles dévastatrices qui venaient de faire tomber tout espoir auquel j’aurais pu m’accrocher.
Il était donc là, le problème. Je m’accrochais, je combattais, je refusais. JE. NE. VOULAIS. PAS.
Ça ne pouvait pas être fini, pas là, pas comme ça, pas si vite. Je n’étais pas prête… je l’aimais.
Ce fut long avant que je puisse me l’avouer et que je puisse comprendre, mais cette amie m’a rendu service. En fait, c’est la seule qui a vraiment su m’aider dans ma peine d’amour. En m’encourageant à garder espoir, à m’accrocher, mes autres amies (pleines de bonne volonté) m’empêchaient de commencer ma guérison. Pour guérir, il faut accepter. Pour vivre, il faut aller de l’avant. J’étais trop jeune, je manquais de vécu pour le comprendre à cet instant-là. Mais c’est une leçon que je n’ai jamais oubliée.
Si tu le pleures encore, c’est parce que tu t’accroches. Tu t’accroches à ce que vous avez vécu, à ce que tu as ressenti, aux moments que vous avez partagés. À tout ce qui était et qui ne sera plus jamais. Tu t’accroches à un passé, désormais derrière toi.
C’est dur et un peu cruel comme affirmation. Mais plus vite tu vas l’intégrer, mieux tu vas te sentir.
Éloigne-toi. Vois plus loin. Quel âge as-tu? 18 ans? 25? 36? Combien d’années penses-tu vivre? 67? 78? 92? Vois ta ligne du temps. Vois ta vie avec du recul, avec tout ce qu’il y a à venir. Plus tu prends de la distance, plus tu seras capable de minimiser l’importance de ce que tu vis en ce moment. Pas parce que ce n’est pas important. Mais parce qu’il y a plus, tellement plus à venir.
Des cœurs à découvrir, des gens à rencontrer, des apprentissages à assimiler.
Découvrir l’amour dans toute sa grandeur, dans toute sa beauté. Te découvrir toi, dans tout ce que tu es, dans tout ce que tu peux être.
C’est possible qu’il ne t’aime plus. Ou peut-être juste que vous n’êtes pas faits pour être ensemble. Et s’il n’est plus là, il y a de très fortes chances qu’il ne reviendra pas. Mais ta ligne du temps à toi continue.
[Source de l’image: Cooper Smith on Unsplash]