J’suis en amour.
En amour avec moi-même. Avec ma vie. Avec mes qualités et mes défauts de marde. Avec mes projets qui ne se réaliseront peut-être jamais et ceux qui ont existé et n’auraient jamais dû. J’aime l’humain que j’suis et surtout, celui que j’ai choisi de ne plus être.
J’aime le fait que maintenant, ça m’arrive encore plus souvent de garocher des sourires à des inconnus. Juste comme ça. Parce que c’est l’fun pis ça fait du bien. J’aime que mes amis me disent que j’ai l’air bien, heureux. Pis que j’suis encore plus épais qu’avant. Qu’ils ont l’impression d’avoir retrouvé l’gars pour qui ils feraient n’importe quoi, n’importe quand.
J’aime mes filles. Parce que je sais profondément qu’on vit de bons moments ensemble et qu’elles en ont besoin. Parce qu’on rit souvent et ça va se tatouer dans leur tête que ça, c’est précieux. Les jeux qu’on invente, elles les réinventeront à leur tour quand elles se demanderont pourquoi leur vie pitch du « pas-facile ».
J’aime prendre le temps de dire non. Pis de dire oui. Et d’me prioriser à défaut de décevoir. Parce que des fois, souvent, j’avais tendance à m’oublier. Pis j’me suis perdu un ti-bout en cherchant moi-même c’que je faisais.
J’aime ça que ma vie ne soit plus lourde. À me demander si je fais l’affaire pour elle. Je fais l’affaire pour moi pis dans ma tête, c’est ça qui compte. Je croyais que je savais c’tait quoi l’amour. Parce que j’le sais que j’écris des beaux mots qui sonnent le coeur depuis quelques mois. Mais avec du recul, j’étais même pas proche de savoir c’tait quoi. Parce que j’essayais juste de m’aimer à travers d’l’amour d’une autre. Pis j’étais toujours déçu de voir qu’au final, je valais juste ça.
Maintenant, je m’aime. Et les gens autour de moi le ressentent. Moi le premier. Et quand tu te sens bien avec toi-même, le monde y’ont le goût aussi de se sentir bien avec toi. De te voir sans aucune autre raison que ça leur tente. Point.
Ces temps-ci, je découvre plein de choses. J’essaie des trucs que je n’aurais jamais pensé faire et je refais des choses que je ne voulais plus faire. J’peux même regarder une émission à Canal Vie, tout nu sur le divan, en prenant ma Stella Artois. J’peux même acheter du saumon à l’épicerie et sourire parce que ça me rappelle le dernier moment que j’en ai mangé pis que j’ai échappé à peu près quatre tonnes de riz sur moi. Comme si j’avais neuf mois et que j’avais pas trop acquis le principe de base d’ouvrir ma bouche quand la bouffe arrive proche. Tsé.
J’suis en amour. Avec moi-même. Depuis que toi, tu me fais vivre tout ça avec toi. Depuis que t’acceptes mon passé, que tu tripes sur mon présent et que tu peux voir le futur à côté de moi sans trop shaker par en dedans. J’suis en amour. Avec moi-même. Quand je sens que la seule personne au monde qui peut t’aider à mieux dormir c’est moi, couché près de toi.
Tu m’as appris à m’accepter tel que je suis en me pitchant dans les yeux que toi, tu me trouves beau au complet. Pas juste par bout, quand ça te tente. Depuis que je m’aime, j’peux te regarder en te disant que j’suis en amour avec toi. Pis toi, t’es en amour avec moi aussi. Merci la vie.
[Source de l’image : Love Lock par Dustin Gaffke]
