Je suis coupable de microdeuils en série
Des parcelles de mon univers s’envolent
Je les contemple d’un vague à l’âme impuissant
Mais au fond de mon cœur, j’ai toujours espoir
J’essaie d’en rire, jusqu’au moment où je réalise
Que c’est coutume et non simple acte isolé
Je suis coupable d’espérer
Un amour vrai, un amour tendre, un amour élevant
Les Tinder de ce monde ne réussiront pas à éteindre mon étincelle
Mais criss qu’il faut être fait fort pour y survivre sainement
Je suis coupable d’épuisement
Tout autour de moi est mélange de joie écorchée et tristesse
Un cocktail molotov à mon visage déjà cerné de tenir bon
Produire en société, produire des bébés
Le piston siffle et se demande combien de temps il pourra gérer la pression
En relâchant son souffle entre ses dents crispées
Je suis coupable de naïveté spontanée
Le cœur ouvert un instant, je nous imagine heureux
Dans la simplicité, la vérité
Je suis coupable d’aimer
Dans un monde où la volupté de l’éphémère est reine
Où le temps nous file entre les doigts
Et où apprendre à connaître quelqu’un est synonyme de comparaisons
De plages horaires contingentées, de jugement hâtifs, de recherches effrénées de connexions passionnées et grandioses, de lassitude, de désillusion
De cœurs brisés qui espèrent se rallumer
À coups de vapeurs de gaz qui finalement nous échappent en coup de vent
Je suis coupable de ne pas aimer ce monde sans dessus dessous
Et de rêver à devenir sans dessus dessous avec toi
Se créer notre petit monde à notre image
Un cocon tranquille, où on peut déchausser nos armées
Et admirer la vie passer
Tout en se berçant au rythme de nos âmes
Pour créer l’amour
Ensemble