Quand la boule dans ta gorge commence à se faire aller. Quand ta respiration débute une grève. Quand ta tête et ton cœur ne communiquent juste pu. Quand tu pourrais abreuver tous les chiens du parc Lafontaine avec tes larmes. C’est là que tu cales ton drink d’aéroport qui t’as coûté légèrement plus cher que ce que tu aimerais admettre.
Un dernier french.
« I’ll never forget you. »
Un autre mouchoir rempli.
“This was the best year of my life.”
Quand on tombe en amour avec un étranger, la scène finale de notre film ressemble souvent à ça. Credit rolls pendant que tu pleures ta vie dans la 747.
Je l’ai vécu.
Mais pas seulement la tristesse et le doute de toujours se demander « et le futur, lui? ».
Les caresses dites en langues étrangères.
Les cultures d’un autre point cardinal qu’on finit par adopter malgré nous.
L’extase dans ses yeux cachères quand il goûte au bacon trempé dans le sirop d’érable pour la première fois.
Les couchers de soleil regardés en se saoulant avec du mousseux un peu cheapette.
Les étés passés à voguer sur la Méditerranée, à apprendre à compter jusqu’à dix.
Erat.Schtein.Shalosh.Arba.Hamesh.Shesh.Sheva.Schmoné.Tesa.Eser.
Même deux ans après, ces chiffres sont étampés dans ma mémoire comme son nom qui fittait si bien avec le mien.
Il était la porte. J’avais la clé.
On l’a ouverte sur une vie remplie d’amour en trois langues, huit heures de décalage et deux religions. Même si ça a fini en tragédie grecque, jamais je ne voudrais la réécrire. Parce que oui, des fois y’a des histoires qui finissent mal. Ou bien qui finissent. Tout simplement. Mais s’empêcher de s’abandonner avec un inconnu exotique par peur de finir avec un abonnement chez Kleenex, c’est ridicule.
Oui. C’est quétaine, mais qu’est-ce qu’y a de plus beau que de ressentir l’amour au point où on a mal physiquement quand la personne n’est plus là?
Moi, j’m’ennuie d’avoir mal.
[Source de l’image: Love par Dustin Gaffke]
Belle choix de mots, magnifque!