Ma liste de Noël

Cher père Noël, ça fait déjà un p’tit bout que je ne crois plus en toi et que j’vais plus sur tes genoux pour te dire c’que j’veux pour Noël. Mais ce soir, j’ai besoin de croire en quelque chose, de croire que 2016 sera moins pire, pis j’ai pensé à toi. La magie du temps des Fêtes, ça me rend nostalgique. Nostalgique du temps où je répondais à mes tantes que oui, j’suis en amour avec une merveilleuse et magnifique fille. Qu’elle n’avait pas pu venir cette année parce que nos partys de famille fittaient pas ensemble. Nostalgique du temps où j’avais la chienne de ma vie du premier Noël avec la belle-famille de mon amoureuse. Parce que j’voulais beaucoup trop plaire.  Même au mononcle que je verrais toujours saoul juste une fois par année.

Nostalgique du temps où j’m’obstinais pour les boules à mettre dans le sapin en me disant que j’avais devant moi la plus obstineuse mais aussi la plus sexy des blondes.

Faque père Noël, cette année, je t’ai fait une liste de ce que je voudrais. Comme quand j’étais petit, j’en ai demandé plus que ce que je voudrais vraiment. Mais si tu m’apportes juste une chose, tu pourras quand même manger ton biscuit et boire le lait que j’vais te laisser sur la table.

Cette année, j’aimerais ça avoir comme cadeau un truc pour être mieux avec moi-même, mieux dans ça, des soirées tout seul avec rien ni personne. Tsé y’a des fois où c’est lourd, ne pas partager une soirée avec quelqu’un.

J’aimerais ça aussi avoir des sourires en cadeaux et pouvoir les sortir quand j’vois d’aucune façon comment je pourrais sourire juste par envie.

J’aimerais ça, père Noël, que tu m’écrives sur un papier que j’ai été gentil, mais aussi que j’suis une bonne personne. Je pourrai lire ça un soir d’été qu’il n’y a personne qui m’appelle ou me texte. J’me sentirais mieux, et ce serait plus utile qu’une carte-cadeau que tu donnes déjà à plein d’adultes qui sont devenus trop adultes pour avoir de l’imagination.

Si tu pouvais aussi, tu pourrais mettre dans mon bas de Noël, une machine qui enlève le stress. Tu le sais, c’est arrivé plein de fois pendant l’année où je n’ai pas eu beaucoup de sous pour gâter mes filles. J’le sais que tu voudras pas me faire gagner à la loterie, mais j’te demande des fois de faire en sorte que l’argent, ça m’empêche pas de faire dodo.

Si tu te sens généreux cette année, tu pourrais me donner un emploi. Tu le sais,  j’en ai vécu des soirées pis des journées à me dire que j’étais pas assez bon pour aucun humain qui fait ça dans la vie : donner un emploi. Que personne ne voulait de moi pis que j’aurais dû être moins frais et moins baveux avec mon gros salaire, parce que le karma me rattraperait. Mais j’te dirais que le karma, j’le trouve un peu long pis des fois, quand j’y pense trop longtemps, ça met des larmes dans mes yeux.

Une dernière chose que j’aimerais aussi, c’est du temps avec mes filles. Parce que des fois j’me dis que j’suis même pas dans leur vie. J’le sais que c’est pas toi qui as décidé ça et que c’est un monsieur en noir qui s’appelle un juge qui décide parfois du futur des autres, mais si tu pouvais allonger les journées où mes filles sont avec moi, je serais un homme heureux.

J’le sais que je n’ai pas toujours coché « oui » ces dernières années à la question « as-tu été gentil? », mais j’pense que là j’ai assez payé dans mes soirées où il n’y avait personne qui voulait de moi. Tsé, t’es même pas obligé de les emballer ces cadeaux-là si tu veux pas. Mais cette année, j’ai besoin de croire en toi. Chu rendu là. À espérer te voir passer dans le ciel. Comme quand j’tais tout petit et que j’avais donc hâte d’être une grande personne.

[Source de l’image : Jour 14 – Cadeaux par Kristina Servant ]

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