Je suis le genre de fille maladroite. Mais pas maladroite avec un onomatopée précédant le mot cute avec une petite voix aiguë, là. Maladroite genre osti c’est quoi les chances.
Je ne serais jamais égérie Chanel. Je suis une proie beaucoup trop facile pour les ecchymoses, les brûlures et les écorchures, et je m’entête à montrer ma collection de blessures pas toujours épiques, mais cachant toujours une épique explication de vie de téléroman, vêtues de mes petites robes. Parce qu’évidemment que je fais des trous dans mes bas de nylon avant même de franchir le seuil de la porte de mon appartement. Ça ne fait pas ben ben madame, je sais. J’suis confinée dans un look de garçon-manqué même quand je porte des talons hauts. Donc je suis aussi du genre à toujours me trainer une paire de souliers de course, au cas où. Sinon nu pieds jusqu’à en avoir les pieds sales et noirs de bouette, ça ne me fait point un pli vu que j’ai le système immunitaire de mes 2 mois de vie, j’vais être grippée anyways.
Je suis du genre à ne pas être assez autoritaire pour faire fermer la gueule à mes expressions faciales, par exemple devant des gens me tappant sur les nerfs ou des bébés laids. Parce qu’on va se dire les vraies affaires, il n’y a pas grand chose de plus malaisant dans la vie qu’un bébé laid. T’es pogné pour dire d’autres qualificatifs à ses parents pour éviter le malaise, genre oh qu’il a l’air d’un bon bébé, pis c’est poche ça, dire des mots qui ne veulent rien dire, genre que tu ne deviens pas le king de la garderie juste en étant un bon bébé.
Je suis du genre à échapper mon cellulaire dans la face quand je fais du iphone coucher sur le dos dans le lit. Du genre à cogner mon front sur le tien dans ma manœuvre de 180 degré, question de te faire face pour t’embrasser pour ton bonne nuit fais de beaux rêves. Je devrais te laisser en contrôle de la situation pis jamais me défaire de tes étreintes, mais je ne suis pas ce genre de fille là non plus, douillette.
Je suis du genre à accrocher du bout du pied nos verres de bières posés sur la table du salon en voulant te chevaucher sur le sofa pour plus de liberté à te manger la face, noyant le plancher de Rickards Red. Souvent, t’as l’air de t’en crisser, t’sais t’as d’autres priorités genre mes lèvres pis j’aime ça de même, mais je me doute ben qu’une heure plus tard, à genoux au milieu d’une opération absorption, ça doit te faire chier un ti-peu.
Je suis du genre à vouloir danser en pleine rue parce que c’est ma toune pis à accrocher les passants. Genre si je te faisais un strip-tease, mon chandail resterait pris dans mon cou pis je te pilerais sur le pied 3 secondes après avoir commencé mes déhanchements sexy.
Je suis le genre de fille qui vire un peu nunuche quand je bois tes paroles jusqu’à ce qu’elles me surfent sur les lèvres, jusqu’à ce que j’aille juste envie de te les remettre en bouche. Mais on oublie tous un peu comment être pertinents avec ceux qui nous chamboulent toute le dedans du ventre.
Je suis le genre de fille pour qui les bons timing se font rares, par exemple lors d’un oral scolaire sur nos réussites dans la vie où je dois passer direct après la fille qui a gagné une médaille de bronze aux derniers Jeux Olympiques de Londres. Le genre de fille à crier 19-2 EN BACK UP au Laser Quest (oui je vais au Laser Quest pis je trippe encore autant à 23 ans) en me pognant avec un p’tit de 10 ans comme si un de mes organes vitaux était en jeu. (Malgré que pour moi, tous mes organes sont égaux vitaux là.) Du genre à crier, quand il pleut comme vache qui pisse, que j’ai attendue les lettres de Ryan Gosling toute ma vie pis à me trouver drôle même si je suis souvent la seule à me trouver drôle. Je suis le genre de fille à s’enfermer en dehors de son char, trop souvent pour que CAA la dépanne encore gratuitement, après seulement 5 mois d’utilisation. Je suis le genre de personne à qui il ne faut pas laisser de couteaux coupants et fraichement aiguisés. Le genre de personne à qui Dieu a oublié de donner du tact lors de la distribution des personnalités, qui fait preuve de maladresse même avec les trucs nobles comme l’honnêteté.
Le genre de fille très maladroite. Maladroite avec les banalités. Casse-cou solide avec le bonheur et l’amour. T’sais, ce n’est pas évident de trouver le bon rythme pour jongler avec toute ça en même temps, de manière gracieuse, pis en ayant l’air de contrôler toute la patente comme une chef. Mais anyways, à la fin de la journée, la seule chose qu’on aura contrôlée, c’est d’avoir fait de notre mieux.
Pis mon mieux à moi, il est souvent plein de maladresse bien intentionnée.
Alors je te promets, que même si c’est ben maladroit, c’est avec tout ce que j’ai de bien intentionné, que je vais t’aimer.
[Source de l’image : Andreas Wiser]
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