MoiAussi

Que la vie est bonne du haut de ma tour d’ivoire. Juché sur mon perchoir doré, je suis l’indigne alpha royal détenant un poste de cadre et je n’ai de comptes à rendre à personne, si ce n’est qu’à mes rayonnantes parties génitales. J’ai la main mise sur mon petit royaume ainsi que sur le cul des employées que j’embauche méthodiquement et rigoureusement, selon des critères de base bien ciblés. La compétence ou l’éducation m’importent peu. Bon samaritain que je suis, je donne une chance à toutes si elles me témoignent en retour un peu de bon vouloir, il va de soi. « Soit je te tripote, soit tu prends la porte » est le slogan sur lequel je forge les fondations de mon entreprise.

J’ai embauché une jeune blonde très ambitieuse fraîchement sortie de son université, encore humide du nombril et d’autres zones que je compte bien découvrir. J’aurais apprécié une poitrine un peu plus généreuse, mais son postérieur me réconcilie avec ce manque à combler. Je lui ai donné le statut de stagiaire le temps qu’elle fasse ses preuves et je la sous-paie comme il se doit jusqu’à ce qu’elle me démontre sa valeur et son esprit de coopération. En me pourléchant les babines, je me dis qu’une fille en tailleur, ça doit savoir tailler.

Jour après jour, je la dresse à ma main. Elle apprend tranquillement la façon dont j’aime mon café, elle comprend de plus en plus vite les allusions salées que je lui fais et elle est de moins en moins crispée lorsque je dépose ma main sur son dos, main que je laisse glisser jusqu’à l’orée de ses fesses. Je sais vivre, je n’irai pas lui pétrir familièrement l’arrière-train dès sa première semaine tout de même! Vraiment, elle est pleine de potentiel, et je me félicite d’avoir su le déceler. J’ai un flair indiscutable à ce niveau.

Cela fait maintenant trois mois qu’elle tolère mes mains amicales de plus en plus dégourdies, et je les balade sur ce corps qui est le sentier que j’aime emprunter quand bon me semble. Il est temps de lui faire passer l’ultime test afin de valider si elle détient l’étoffe requise pour travailler dans ma boîte. Enfin, je saurai si elle a les reins suffisamment solides. Fidèle à ma routine, j’exige au dernier instant qu’elle demeure pour des heures supplémentaires. Je la ferai passer de probation à promotion, me dis-je d’un rire gras en me frottant les mains et en me bavant dessus.

Nous sommes seuls à l’étage. Afin de m’ouvrir l’appétit, je lui demande des documents inutiles provenant du tiroir du bas de ma filière. Je m’en mets plein la vue alors que ses hanches se cambrent. Mais c’est qu’elle fait exprès pour m’allumer la tannante! Ma fourche me crie « Allez, sors-moi, j’étouffe ici!! ». N’écoutant que celle-ci, je me défroque et je lui présente mon sexe engorgé pointant vers les cieux. Elle comprend ce qu’elle doit faire. Elle s’agenouille, je ferme les yeux, j’incline légèrement la tête vers l’arrière et… CLIC!.. je deviens aveuglé par une sorte de « flash » qui vient carrément bousiller l’ambiance du moment.

Avant que je ne comprenne ce qui se passe, ma verge et ma face déformée par la surprise circulent partout sur les réseaux sociaux. En l’espace d’un instant, je deviens victime d’une plèbe qui m’était jusqu’à maintenant inconnue. Les insultes foisonnent de toutes parts. Je suis profondément blessé dans mon être.

Mon équipe de protection d’image écrit un bon texte que je ne lis pas, car je les paie pour ça mais en gros, ça semble dire que je m’excuse et que j’irai en thérapie. Thérapie?! On va en thérapie maintenant, car on veut profiter de la vulnérabilité d’une femme afin d’assouvir ses besoins!? Dans quelle sorte de monde déréglé vivons-nous pardi!?

Aujourd’hui, je ne comprends toujours pas pourquoi elle n’a pas voulu de mon membre. Ce membre prestigieux dont je lui faisais cadeau. Une sorte d’honneur que je lui présentais, comme si elle était l’élue à qui j’accordais le droit de me faire plaisir. Quelques mois passeront, et les gens oublieront. Je reconstruirai doucement mon image et je pourrai offrir à une autre chanceuse plus reconnaissante le bijou qui orne mon bas-ventre, mon pendentif luxueux familial. Vous vous demandez « à quoi bon être en position de supériorité si l’on ne peut répandre son pouvoir sur les castes inférieures »? MoiAussi, je me pose la question…

[Source de l’image : Dreamstime]

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