Si j’en parle pas, c’est comme si ça n’avait jamais existé. Pour un temps, on pourra continuer à faire « comme si ». « Comme si » tout était blanc comme neige. Comme lorsqu’on ne s’était pas heurtés. Lorsqu’on apparaissait encore parfait pour l’autre. Lorsqu’on n’avait aucune raison de s’en vouloir. Comme au temps où on ne pétait pas devant l’autre. Où on se gardait encore une petite gêne. Où pour un temps on peut faire comme si rien n’était.
Si j’en parle pas, ça me fait sentir mal de l’intérieur. Ça me fait sentir comme un monstre. Comme une autre personne. Comme une personne extérieure à moi avec des réactions qui ne m’appartiennent pas. Ça fait monter un flot de larmes dehors. Ça me fait vivre des émotions qu’habituellement je préfère repousser au fond de mon corps.
Mais quand j’en parle, je ressens une libération. J’ai ce besoin de parler avec un autre. Afin de réfléchir et de penser. Afin de poser sur table ce qui ne va pas, puis de pouvoir repartir à neuf. Enfin, pas totalement à neuf, car la résolution des conflits reste, mais elle permet de choisir d’aller de l’avant. Sur ce. À la prochaine chicane.
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