Je me pose des questions. Je m’inquiète pour nous, pour le futur. J’ai pensé à ça, et je réalise que je n’ai pas changé. Je suis encore la même femme, celle que tu as rencontrée par une belle journée ensoleillée.
Tu m’as connue heureuse, dans un bon moment, lumineuse. Et récemment, tu m’as vue dans ma noirceur, dans un moment rough. Tout le monde en a. J’en aurai d’autres, tu en auras aussi. Ainsi va la vie. Mais je reste la même femme. Et ça, ça me fait peur. Parce que je me demande si tu seras là encore quand je vais revivre une période sombre. Comment tu vas réagir. Si tu vas t’enfuir, si tu vas cesser de m’aimer.
J’ai besoin de savoir. J’ai besoin de savoir que tous les deux, on est solides, bien ancrés, 100 % en amour, 100 % prêts à se soutenir l’un l’autre, à s’épauler. Que va-t-il arriver quand je vais perdre un de mes parents? Que va-t-il se passer si jamais j’ai le cancer? Si une de mes amies se suicide et que je perds pied un moment? Si j’ai un accident de voiture et que ça me prend un certain temps pour remonter la pente?
Seras-tu toujours là? Est-ce que ce sera trop pour toi? Je ne te vois pas comme ça. Je ne t’imagine pas comme un homme qui part en courant devant l’adversité. Mais que ta vision de moi change, que ton amour pour moi semble perdre de la force à cause d’un moment de noirceur, d’une période de difficulté… ça sème le doute et la peur en moi.
J’aimerais que toi aussi, tu aies une foi inébranlable en moi, que tu aies envie de prendre soin de moi, de me protéger, d’avancer à mes côtés, peu importe ce qu’on a à affronter. Qu’on soit prêts à s’engager, à rester, dans la lumière comme dans les moments de noirceur.
Parce que je vais tomber à nouveau, babe. Parce que je vais pleurer encore, me décourager encore, me choquer encore. Parce que je vais avoir peur, parfois. Avoir des doutes, des craintes, des incertitudes. Et que j’aimerais pouvoir te les partager. Si ça te semble trop lourd, si c’est un contrat qui ne te tente pas, si tu ne te vois pas me donner tout ça… Vole… vole et va où la vie te mènera. Probablement qu’il y aura des larmes et des pleurs. Mais je tâcherai de ne pas t’en vouloir et de t’aimer pour être vrai et honnête.
Parce qu’au-delà de l’amour que j’ai pour toi, du désir que j’ai de t’avoir à mes côtés, il y a aussi le désir de te voir et de te savoir heureux. Et si le ciel nuageux t’en empêche, je ne peux que te respecter pour avoir mis tes limites.
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Je te sentais partir, lentement mais sûrement. Je sentais ton envie de quitter qui commençait à prendre place insidieusement. Tu avais envie d’aller ailleurs, de voir si le ciel ne serait pas plus beau un peu plus loin. Certes, les nuages commençaient à être gris, la pression était lourde. Je sais que c’était difficile autant pour toi que pour moi. Et le temps m’aura donné raison. Tu étais parfait dans les jours ensoleillés. Mais la pluie et les nuages étaient trop pour toi. Tu as quitté comme tu aurais quitté dans tout autre moment d’adversité.
Je t’en ai voulu, je n’ai pas compris. Comment abandonne-t-on la personne qu’on aime alors qu’elle traverse un moment difficile? Well… ce n’était pas contre moi, aujourd’hui, je le sais. C’est ainsi : tu n’aimes pas le noir, et les orages te font peur. Je t’en ai voulu, mais j’ai aussi appris. Et aujourd’hui je me tiens bien droite, et quand j’entends le tonnerre, je laisse passer. Je sais que je serai encore debout après et que je n’ai plus besoin de m’appuyer. Tu n’es plus là, et je suis plus droite que jamais. Merci pour ce cadeau caché. Merci pour cette liberté que tu m’as redonnée.
Merci d’avoir répondu à ma question : non, tu ne seras plus là.
[Source de l’image: StockSnap par Pixabay]