On a pris la route sans trop savoir comment ni pourquoi. On a pris la route vers un avenir ensemble.
Tu as pris un détour vers mon cœur plein de cicatrices mal recousues et à toute vitesse, tu as démoli le mur qui le protégeait.
Dans la voiture qui s’élançait à plus de 100 km/h, on pouvait apercevoir un petit obstacle sur notre route. Un léger coup de volant pour rectifier la trajectoire aurait suffit à nous garder sur le bon chemin, mais tu as décidé de faire un u-turn. Sans ralentir, tu as viré les roues vers la gauche et tiré le frein à main. Les roues ont commencé à crisser sur l’asphalte brûlant pendant que l’arrière de la voiture a commencé à perdre le cap que nous nous étions fixé au départ. J’étais bien attaché, attaché à toi, mais j’ai été expulsé du véhicule pendant ta manœuvre.
Je me retrouve maintenant sur le bord de la route et je te vois t’éloigner seule, au loin. Cours Francois, cours et rattrape-la avant qu’elle ne soit trop loin, me dis-je.
À pied la route est longue, mais il n’est pas question que je renonce à rattraper cette fille qui a su mettre de la couleur dans une vie en noir et blanc. Pas question de faire du pouce, cette bataille est la mienne.
Plus loin, j’aperçois enfin ta voiture, ta carapace, ton moyen de défense. Elle est vide, dépourvue de tous souvenirs ou de vie.
Où es-tu?
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