Aujourd’hui, j’ai découvert un site web qui permet aux gens seuls qui sont tannés de justifier leur célibat d’avoir une relation virtuelle fictive.
À cette adresse, il est possible de sélectionner le visage de l’amoureux fictif, ainsi que son âge et son sexe. Les photos des Invisible Boyfriend sont celles de vraies personnes, qui acceptent de prêter leur minois, au nom de l’amour. Une fois le profil parfait créé, en ajoutant la somme de 24,99$ par mois (payable par Paypal), le tour est joué.
Je ne sais pas si je trouve ça beau ou triste.
Selon moi, pour qu’il y ait amour, il doit y avoir contact. Le site web mentionné plus haut assure plus d’une centaine de textos par mois, en plus de dix appels téléphoniques. Il y a donc une vraie voix et des vrais mots qui atteignent les anciens célibataires qui s’y inscrivent.
Je ne pense cependant pas que l’amour ait besoin de contacts physiques, du moins pas dans ses débuts. Bien sûr, un jour ou l’autre, on se tanne de notre chum inventé qui ne peut pas toucher notre peau, j’imagine. Mais pendant un temps, j’ai l’impression que ça peut réellement marcher.
On pourrait donc inventer l’amour de toute pièce. Il est possible de choisir les souvenirs du boyfriend virtuel ; ses peurs, ses passions, ses aspirations. Je ne sais pas, par contre, s’il peut se fâcher contre l’abonné au service, ou s’il ne fait que répéter des phrases préfabriquées. Les journalistes des articles concernant cet ambitieux projet ont tenté l’expérience et les échanges téléphoniques semblent réels.
J’ai pensé à Alexandre Jardin ou à Leonardo Dicaprio, dont nous sommes toutes tombées amoureuses, un jour. J’ai pensé aux correspondances de guerres mondiales, à l’espoir qui garde en vie, aux papillons des premiers textos romantiques, qui donnent l’impression des débuts des grandes histoires d’amour, comme au cinéma.
Je ne doute pas que ce projet doit plafonner éventuellement, que l’abonné en veut plus que ce qui est offert, mais n’en voulons-nous pas toujours un peu plus ? Et si la célibataire endurcie, qui ne croit plus en rien, se remettait à croire à l’amour, grâce à ces quelques mois de magie ? L’éternelle amoureuse en moi m’oblige à ne pas juger. Si une personne ne tombe plus amoureuse de quelqu’un de réel, après cette aventure, je ne peux pas juger.
Après tout, ce n’est pas vraiment pire qu’un site de rencontre avec de vraies personnes…
[Source de l’image : blind date par Peter Erwig]
